Au Gabon, le général Oligui Nguema continue de cultiver son image de leader libérateur, se comparant à Josué de l’Ancien Testament, qui a conduit le peuple juif vers la « terre promise ».
Son mandat de chef de la transition est marqué par une série de meetings et d’événements publics qui ressemblent à une pré-campagne pour les élections présidentielles de 2025, avec de nombreuses personnalités le pressant de se présenter.
Oligui Nguema sait gérer son image avec soin, multipliant les apparitions médiatiques qui montrent sa popularité persistante : danse en uniforme, baignades en cascade lors de ses « vacances au village ». Toutefois, malgré cette popularité, quelques critiques émergent.
L’activiste Daniel Mengara dénonce une tendance du général à bâtir des institutions qui servent davantage ses propres intérêts. Bien que l’ancienne opposition et la société civile, désormais intégrées à la transition, ne s’opposent pas directement à sa candidature, elles réclament des élections « crédibles » et un Parlement démocratique qui puisse véritablement jouer le rôle de contre-pouvoir. La future Constitution, en cours de rédaction depuis mai, devrait être soumise à un référendum d’ici la fin de l’année.
Sur le plan international, le Gabon a réintégré la Communauté économique des États de l’Afrique centrale (CEEAC) après avoir été suspendu suite au coup d’État. Brice Clothaire Oligui Nguema a mené des rencontres avec divers homologues en Centrafrique, au Congo-Brazzaville, en République Démocratique du Congo, et au Tchad, visant à rétablir la place du Gabon au sein de la CEEAC.
En décembre 2023, le Gabon a remporté une première victoire en évitant la délocalisation du siège de la CEEAC de Libreville à Malabo. Le gouvernement de transition a continué à plaider pour une réintégration complète, mettant en avant un chronogramme de deux ans jusqu’aux élections. En mars, la CEEAC a réintégré le Gabon, reconnaissant des avancées dans le retour à l’ordre constitutionnel.
En revanche, la réintégration complète dans l’Union africaine (UA) reste en suspens. Bien que le Gabon continue de plaider pour son retour, aucune avancée significative n’a été signalée à ce sujet.
Le 5 juillet 2024, le président de la Commission de l’Union africaine, Moussa Faki Mahamat, a rencontré Brice Clothaire Oligui Nguema, mais aucune décision n’a été annoncée concernant la réintégration du Gabon dans l’UA. Le professeur de droit constitutionnel Télesphore Ondo estime que l’Union africaine devrait suivre l’exemple de la CEEAC en levant les sanctions imposées au Gabon.
Article écrit par : Emmanuel Ndour
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