Un sujet tabou qui divise : Loi sur l'avortement clandestin - Notre Continent
> NOTRE CONTINENT > - Justice | Par Pape Mouhamet Papis2020 | Publié le 03/09/2024 02:09:27

Un sujet tabou qui divise : Loi sur l'avortement clandestin

Article écrit par le créateur de contenu : Bachir Ori Drame.
Un pays où la majorité de la population est profondément ancrée dans des valeurs religieuses et culturelles conservatrices.

Ce sujet délicat suscite des débats passionnés, entre ceux qui militent pour une plus grande liberté reproductive des femmes et ceux qui considèrent l’avortement comme un acte immoral, voire criminel, à proscrire sans exception.

Au Sénégal, la législation sur l’avortement est extrêmement restrictive. Le Code pénal ne permet l’interruption volontaire de grossesse (IVG) que dans des cas très limités, principalement lorsque la vie de la mère est en danger. Cette restriction est en grande partie due à l’influence des croyances religieuses, tant musulmanes que chrétiennes, qui considèrent l’avortement comme une atteinte à la vie humaine, laquelle est sacrée dès la conception.

Cependant, cette interdiction quasi totale ne fait pas disparaître le besoin d’avorter. En réalité, de nombreuses femmes, souvent jeunes et socialement vulnérables, se tournent vers des méthodes clandestines pour interrompre leur grossesse. Ces avortements illégaux, souvent pratiqués dans des conditions dangereuses et insalubres, représentent un grave problème de santé publique. Ils sont la cause de nombreuses complications médicales, allant des infections sévères à l’infertilité, et parfois même à la mort. Le poids du silence et de la honte pousse beaucoup de ces femmes à ne pas chercher d’aide médicale, aggravant ainsi leur situation.

L’une des principales raisons pour lesquelles les femmes sénégalaises choisissent de recourir à l’avortement clandestin est la pression sociale. Dans une société où la grossesse hors mariage est stigmatisée et où les mères célibataires sont souvent rejetées, l’avortement est perçu par certaines comme la seule issue. La peur du déshonneur, tant pour la femme que pour sa famille, pousse à prendre des décisions désespérées, souvent au péril de leur vie.

Face à cette réalité, des voix s’élèvent de plus en plus pour demander une révision de la législation sur l’avortement au Sénégal. Les organisations de défense des droits des femmes, ainsi que certains professionnels de la santé, plaident pour une décriminalisation partielle de l’avortement, notamment dans les cas de viol, d’inceste, ou lorsque la grossesse représente un danger pour la santé mentale de la femme. Ils estiment qu’une telle réforme permettrait non seulement de sauver des vies, mais aussi de protéger la dignité et les droits des femmes sénégalaises.

Cependant, cette position rencontre une forte opposition de la part des autorités religieuses et de la majorité de la population, qui considèrent l’avortement comme incompatible avec les valeurs morales et éthiques du pays. Pour eux, la vie doit être protégée à tout prix, et l’avortement reste un acte condamnable, quelle que soit la situation.

Le débat autour de l’avortement au Sénégal révèle une société tiraillée entre tradition et modernité, entre la préservation des valeurs ancestrales et la nécessité de répondre aux réalités sociales contemporaines. Il pose également la question du rôle de l’État dans la régulation de la vie privée et des choix individuels, et soulève des interrogations sur l’autonomie des femmes et leur droit à disposer de leur propre corps.

En fin de compte, l’avortement reste un sujet profondément tabou au Sénégal, un tabou qui continue de faire des victimes silencieuses. Pour beaucoup, le simple fait d’en parler ouvertement est déjà un acte de courage, voire de rébellion. Mais c’est aussi un premier pas vers une prise de conscience collective, nécessaire pour envisager un changement dans les mentalités et, peut-être, un jour, dans la législation.

Article écrit par le créateur de contenu : Bachir Ori Drame

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7 commentaires
Sebastiana Senghor
Chacun a ses propres convictions et valeurs
Le 2024-09-03 21:50:21
Ayou
Donc il faut autoriser l'homicide volontaire ?
Le 2024-09-03 14:37:43
Nadia Laye
Si tu veux avorter alors il fallait prendre des mesures pour ne pas tomber enceinte
Le 2024-09-03 10:48:24
Mouhamed Sagna
Lisez le code pénal vous allez comprendre
Le 2024-09-03 10:13:58
Fatou
Il faut lire le code pénal pour savoir que l'avortement au Sénégal est autoriser, en cas de viol suivi de grossesse. Pourquoi avorté si un danger ne se présente pas, une humiliation famille ?
Le 2024-09-03 09:16:41
Ivy blue
Le sujet reste tabou et beaucoup en souffre. Au lieu que beaucoup de femmes se créent des problèmes en silence que certains en font un métier dans la clandestinité mieux vaut discuter et autoriser l'avortement dans certains cas et puis de pénaliser l'avortement.
Le 2024-09-03 08:21:14
Loua diomande Prince Romaric
C'est pénible
Le 2024-09-03 06:58:15

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Sebastiana Senghor
Chacun a ses propres convictions et valeurs
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Ayou
Donc il faut autoriser l'homicide volontaire ?
Le 2024-09-03 14:37:43
Nadia Laye
Si tu veux avorter alors il fallait prendre des mesures pour ne pas tomber enceinte
Le 2024-09-03 10:48:24
Mouhamed Sagna
Lisez le code pénal vous allez comprendre
Le 2024-09-03 10:13:58
Fatou
Il faut lire le code pénal pour savoir que l'avortement au Sénégal est autoriser, en cas de viol suivi de grossesse. Pourquoi avorté si un danger ne se présente pas, une humiliation famille ?
Le 2024-09-03 09:16:41
Ivy blue
Le sujet reste tabou et beaucoup en souffre. Au lieu que beaucoup de femmes se créent des problèmes en silence que certains en font un métier dans la clandestinité mieux vaut discuter et autoriser l'avortement dans certains cas et puis de pénaliser l'avortement.
Le 2024-09-03 08:21:14
Loua diomande Prince Romaric
C'est pénible
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