Article opinion écrit par le créateur de contenu : Faye’s Ndiogou
Le président Bassirou Diomaye Faye continue de mettre en œuvre une transformation profonde de l’appareil d’État sénégalais, marquée par une volonté affichée de rompre avec l’héritage de son prédécesseur, Macky Sall.
Cette politique de « démackysation », matérialisée par la suppression de plusieurs institutions et la mutation de cadres administratifs, soulève des interrogations sur ses véritables intentions : s’agit-il d’une réforme nécessaire pour rationaliser les dépenses publiques ou d’une stratégie visant à affaiblir les fidèles de l’ancien régime ?
La suppression annoncée du Conseil économique, social et environnemental (CESE) et du Haut Conseil des collectivités territoriales (HCCT) s’inscrit dans une démarche de réduction des dépenses publiques. Ces institutions, jugées « budgétivores » par l’opinion publique, coûtent à l’État près de 15 milliards de francs CFA par an. L’initiative de leur dissolution, réitérée lors du dernier Conseil des ministres, s’inscrit dans une série de réformes constitutionnelles visant à rationaliser le fonctionnement de l’État et à renforcer la gouvernance publique. Cependant, au-delà de l’argument économique, cette décision peut être perçue comme une tentative de purge politique visant à évincer les proches de Macky Sall encore présents dans ces structures.
Les critiques de l’opposition pointent du doigt le non-respect par le duo Sonko-Diomaye de certaines promesses électorales, notamment celle de procéder à des appels à candidatures pour les postes de responsabilité. Cette divergence entre les promesses faites et les actions entreprises pourrait être interprétée comme un signe de centralisation du pouvoir autour des membres du « Projet », au détriment d’une ouverture démocratique plus large.
Par ailleurs, les mutations opérées dans l’administration, la diplomatie, l’armée et surtout dans la magistrature montrent une volonté claire de réorganiser l’appareil d’État en profondeur. L’affectation de magistrats impliqués dans des dossiers sensibles liés au cadre du Pastef à des postes éloignés géographiquement, comme à Tambacounda, illustre une volonté de contrôler ces institutions clés et de marginaliser ceux qui pourraient représenter un obstacle à la nouvelle administration.
Cette vague de changements peut être perçue comme un effort pour tourner la page du régime précédent, mais elle pourrait également alimenter les tensions politiques, en particulier si elle est perçue comme une vendetta déguisée en réforme.
Le risque est que cette « démackysation » soit interprétée non pas comme une simple restructuration nécessaire, mais comme une tentative d’effacer l’héritage de Macky Sall, tout en consolidant le pouvoir de l’actuel président et de son cercle restreint. La prochaine étape dépendra largement de la réaction des députés lors de la session extraordinaire en cours, qui devront se prononcer sur cette réforme controversée.
Article opinion écrit par le créateur de contenu : Faye’s Ndiogou
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