Le vendredi 13 septembre marque un tournant dans l’histoire sociale de Boeing, avec un vaste mouvement de grève, le premier depuis seize ans. Les salariés de l’avionneur américain, confrontés à une nouvelle convention collective jugée insatisfaisante, ont voté massivement pour l’arrêt du travail.
Selon Bloomberg, des centaines d’ouvriers ont débuté un piquet de grève dès la nuit à l’usine de Renton, près de Seattle, un site stratégique où est assemblé le 737 Max, un des modèles phares de Boeing.
Le rejet de la convention est sans équivoque. Jeudi soir, 94,6 % des travailleurs ont voté contre la proposition, et 96 % se sont prononcés en faveur de la grève. « Nos membres ont exprimé leur mécontentement avec force ce soir », a déclaré Jon Holden, président du syndicat des machinistes IAM-District 751, qui représente environ 33 000 employés dans la région du Nord-Ouest Pacifique.
Bien que le syndicat ait initialement soutenu l’accord, Holden a reconnu qu’il ne pouvait pas « garantir de meilleures conditions » en cas de grève, mais le choix des employés était clair : « Nous ferons grève à minuit », a-t-il confirmé, soit 7 h GMT vendredi.
Cette mobilisation risque de paralyser les usines d’assemblage de Boeing dans la région de Puget Sound, perturbant la production des modèles 737, 777, et 767 cargo, déjà affectée par des retards de livraison conséquents. La situation est d’autant plus critique que Boeing reçoit la majorité des paiements de ses clients – environ 60 % – lors de la livraison des appareils, exacerbant les tensions autour de cette grève.
Avec ce bras de fer social, Boeing est confronté à un défi de taille, à un moment où l’entreprise peine à surmonter des difficultés économiques et à rattraper ses délais de production.
Article écrit par : Emmanuel Ndour
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