Article opinion écrit par le créateur de contenu : Faye’s Ndiogou.
Le rapport publié le 24 août par l’ONG Alarme Phone Sahara dévoile une réalité troublante : près de 20 000 migrants, principalement originaires du Niger et d’autres pays africains, ont été expulsés d’Algérie vers le Niger depuis janvier 2024.
Ces expulsions, menées dans des conditions qualifiées de « brutales », suscitent une profonde inquiétude quant au respect des droits humains et à l’impact humanitaire sur les populations les plus vulnérables.
Ces opérations se déroulent dans un contexte où les migrants sont arrêtés lors de rafles dans les villes, à leur domicile, sur leur lieu de travail ou à la frontière tunisienne. Une fois arrêtés, ils sont transférés à Tamanrasset, dans le sud de l’Algérie, avant d’être transportés à la frontière nigérienne. Les Nigériens sont alors conduits jusqu’au village d’Assamaka, le premier village nigérien, tandis que les migrants d’autres nationalités sont abandonnés au point 0, la frontière entre l’Algérie et le Niger.
Ces derniers sont alors contraints de parcourir, à pied, une distance de 15 kilomètres sous une chaleur écrasante pour atteindre Assamaka. Une fois sur place, ils sont pris en charge dans des centres de transit gérés par les Nations unies et des organisations italiennes, avant d’être redirigés vers d’autres centres à Arlit ou Agadez.
Les conditions dans lesquelles ces migrants sont expulsés sont non seulement inhumaines, mais aussi potentiellement dangereuses, avec des risques accrus pour leur sécurité et leur santé. L’ONG rapporte de nombreux témoignages faisant état d’abus, de violences et de confiscations de biens par les forces algériennes, exacerbant encore davantage la précarité de ces personnes déjà vulnérables.
L’ampleur de ces refoulements a provoqué une vive réaction des autorités nigériennes, qui ont convoqué en avril dernier l’ambassadeur d’Algérie à Niamey pour protester contre la violence de ces opérations. Cependant, Alger a rejeté les accusations, les qualifiant d’infondées, ce qui laisse peu de place à un dialogue constructif pour résoudre cette crise humanitaire.
Ces expulsions massives soulèvent des questions essentielles sur la gestion des flux migratoires et le respect des droits humains en Afrique du Nord. Elles mettent également en lumière la nécessité d’une réponse internationale coordonnée pour garantir la protection des migrants et éviter une catastrophe humanitaire de grande ampleur. Le silence et l’indifférence face à cette situation ne sont plus acceptables, et une action urgente est nécessaire pour mettre fin à ces pratiques inhumaines.
Article opinion écrit par le créateur de contenu : Faye’s Ndiogou
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