Les Wazalendo prennent les armes : Crise sécuritaire en RDC - Notre Continent
> NOTRE CONTINENT > - Afrique | Par Bachir Drame | Publié le 20/09/2024 07:09:00

Les Wazalendo prennent les armes : Crise sécuritaire en RDC

Dans l’est de la République Démocratique du Congo (RDC), la situation sécuritaire chaotique a conduit à la formation de groupes d’autodéfense appelés Wazalendo, qui signifie « patriote » en swahili. Ces groupes, en collaboration avec les Forces Armées de la RDC (FARDC), se sont engagés dans un combat acharné contre le M23, un mouvement rebelle soutenu par le Rwanda.

Un militant Wazalendo, patrouillant près d’une position du M23 dans la ville de Saké, a exprimé son engagement à défendre sa patrie : « Je suis un combattant. J’ai pris les armes en raison de la situation sécuritaire dans mon pays. Nous combattons l’ennemi, le M23, qui est étranger à notre terre et qui s’en prend au Congo. Nous ne permettrons pas au M23 de prendre notre pays. »

Dans ce contexte de tension, la MONUSCO, la mission de maintien de la paix de l’ONU, est également présente. Après 25 ans souvent jugés inefficaces, les casques bleus ont reçu en août dernier le feu vert du Conseil de sécurité de l’ONU pour fournir un soutien logistique aux troupes de la Mission de la SADC, actives dans le Nord-Kivu depuis décembre 2023.

Les habitants de Saké, considérée comme le dernier verrou sécuritaire de Goma, vivent dans la peur. De nombreux civils ont fui la ville alors que les rebelles du M23 sont désormais positionnés à une vingtaine de kilomètres à l’ouest de la capitale provinciale. Un habitant a partagé son angoisse : « Je vois l’ennemi sur l’autre colline. Ici, chez moi, il y a les Wazalendo, mais je ne sais pas si je devrais rester chez moi alors que l’ennemi est si proche. »

Les affrontements récurrents, les massacres de civils et les déplacements massifs sont le quotidien des populations du Nord-Kivu. Cependant, la situation est compliquée par des dérives au sein de certains groupes Wazalendo, qui sont régulièrement accusés d’incivisme, de torture et d’agression. Cette dynamique souligne les défis complexes auxquels la région est confrontée, tant sur le plan sécuritaire que sur celui du respect des droits humains.

Article écrit par : Lamine Mané

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