Près de 1 700 détenus malades ont été libérés lundi de la prison centrale de Makala, la plus grande prison de la République démocratique du Congo (RDC), dans le cadre d’un effort visant à désengorger les établissements pénitentiaires surpeuplés du pays. Cette opération a été annoncée par le ministre de la Justice, Constant Mutamba.
Les prisonniers gravement malades ont reçu des soins médicaux immédiats, tandis que les autres ont été renvoyés chez eux dans des bus fournis par le ministère de la Justice et une entreprise publique. La prison de Makala, qui a une capacité d’accueil de 1 500 personnes, compte actuellement plus de 12 000 détenus, dont la majorité est en attente de jugement, selon un rapport d’Amnesty International.
Cette libération intervient après une tentative d’évasion tragique au début du mois, qui a fait 129 morts, dont certains ont été tués par des gardiens et des soldats, tandis que d’autres ont péri dans une bousculade. Emmanuel Adu Cole, défenseur des droits des prisonniers en RDC, estime que le bilan pourrait dépasser 200 morts.
Les conditions de détention à Makala sont décrites comme désastreuses, avec un manque de lits, de nourriture et de soins médicaux. Stanis Bujakera Tshiamala, un journaliste congolais récemment libéré, a témoigné des conditions « déplorables et inhumaines » que les détenus subissent. Près de 700 femmes et des centaines de mineurs vivent également dans des conditions similaires, souvent traités de la même manière que les adultes.
La semaine dernière, le ministre Mutamba avait déjà annoncé la libération de 600 détenus, y compris une dizaine de mineurs, et a ordonné une réévaluation des cas de tous les mineurs détenus, estimés à environ 300 à Makala. Par ailleurs, le ministre a évoqué des projets de construction d’une nouvelle prison à Kinshasa, sans fournir davantage de détails à ce sujet.
Article écrit par : Emmanuel Ndour
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