Article opinion écrit par le créateur de contenu : Bachir Ori Drame.
Les relations entre le Sénégal et la Gambie sont souvent décrites comme étroites et stratégiques, notamment dans des secteurs vitaux tels que l’énergie. Ce partenariat permet à la Gambie d’acheter de l’électricité au Sénégal, assurant ainsi une partie des besoins énergétiques de ce petit pays voisin.
Une coopération fructueuse s’est mise en place entre les deux pays, illustrée par le partenariat entre la Société nationale d’électricité du Sénégal (SENELEC) et la Gambia National Water and Electric Company (NAWEC).
En effet, la NAWEC achète mensuellement environ 50 mégawatts d’électricité à la SENELEC, comme l’a indiqué Nani Juwara, ministre gambien de l’Énergie. Le contrat qui lie les deux entités est basé sur un accord dit de « take and pay », où la NAWEC ne paie que l’énergie effectivement consommée. Cette formule offre une certaine souplesse à la société gambienne, avec une période de crédit de 30 jours avant tout paiement.
Cependant, la Gambie rencontre actuellement des difficultés financières pour honorer ses engagements vis-à-vis de la SENELEC. Nani Juwara a ainsi révélé que son pays n’avait pas encore réglé les factures des mois de mai, juin et juillet 2024, soit un total de 10 milliards de francs CFA. Le ministre a attribué cette situation à un problème de trésorerie de la NAWEC, sans toutefois remettre en question la coopération énergétique entre les deux pays.
Dans une volonté de réduire la dépendance de la Gambie à l’énergie fossile, le gouvernement gambien travaille sur des alternatives plus durables. Le ministre a annoncé la mise en œuvre prochaine d’un projet de centrale solaire d’une capacité de 150 mégawatts. Ce projet, une fois achevé, pourrait transformer le paysage énergétique gambien et alléger sa dépendance aux importations d’électricité, tout en contribuant aux efforts mondiaux de lutte contre le changement climatique.
Cette coopération entre le Sénégal et la Gambie dans le domaine de l’énergie témoigne de la solidité des relations bilatérales entre les deux pays. Elle permet non seulement de répondre à des besoins immédiats en électricité, mais aussi de préparer l’avenir en intégrant des sources d’énergie renouvelables. Pour Dakar, ce partenariat renforce son rôle de leader régional dans le secteur énergétique. Quant à Banjul, il bénéficie d’une solution transitoire tout en explorant des options pour une autonomie énergétique à long terme.
L’importance de cette collaboration ne peut être sous-estimée, surtout dans un contexte où l’accès à une énergie fiable est crucial pour le développement économique et social des deux nations. Le projet de centrale solaire est une opportunité pour la Gambie de diversifier ses sources d’énergie, tout en contribuant à la réduction de son empreinte carbone. De plus, le Sénégal, par son expertise et ses infrastructures, devient un acteur clé dans la fourniture d’énergie à l’échelle régionale.
Ainsi, les deux pays montrent que la coopération régionale, en particulier dans le domaine énergétique, peut être un puissant levier de développement. Si la situation financière actuelle de la NAWEC pose des défis à court terme, elle n’altère en rien les perspectives de coopération durable entre le Sénégal et la Gambie. Il reste à voir comment la situation évoluera dans les mois à venir, mais les deux gouvernements semblent déterminés à continuer sur cette voie de collaboration, tout en cherchant à diversifier leurs approvisionnements énergétiques pour un avenir plus durable et autonome.
Article opinion écrit par le créateur de contenu : Bachir Ori Drame
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