Élu en mars 2024, le Président Bassirou Diomaye Faye a entrepris une révision des partenariats internationaux du Sénégal, y compris ceux avec la France. Il a affirmé, dans son discours inaugural, que le Sénégal resterait un partenaire fiable et ouvert, tout en exprimant le besoin de rééquilibrer ces relations.
Aligné avec la ligne souverainiste d’Ousmane Sonko, il était attendu sur sa gestion des relations avec la France, un acteur historique influent. Diomaye Faye a visité la France deux fois depuis son élection, mais sans un programme diplomatique particulièrement dense, malgré une rencontre avec le Président Macron.
En revanche, ses visites en Chine et aux États-Unis témoignent d’un recentrage des priorités diplomatiques du Sénégal. En septembre, lors du Forum FOCAC, Faye a effectué une visite officielle en Chine où il a discuté de la coopération dans des secteurs clés comme l’agriculture, l’eau et la technologie. Il a également signé plusieurs accords après avoir visité des centres de recherche et des ports.
Peu après, il a pris part à la 79e session de l’Assemblée générale des Nations Unies à New York, où il a prononcé un discours marquant. En marge de cette session, il a mis l’accent sur son projet de « New deal technologique », avec des visites dans la Silicon Valley pour attirer des investisseurs et renforcer les liens avec des entreprises technologiques américaines telles que Google, Nvidia et HP.
Ces visites indiquent une réorientation des priorités vers des partenaires comme la Chine et les États-Unis, contrastant avec les relations plus distantes entretenues avec la France. Le choix de ne pas participer au sommet de la Francophonie en France, marquant la première absence d’un président sénégalais depuis la création de l’organisation, accentue ce changement. Le Sénégal était représenté par Yassine Fall, qui a exprimé des divergences sur des questions telles que la Palestine et la gestion de la dette dans les pays africains.
Le parti PASTEF, dont Diomaye Faye est issu, a longtemps critiqué les relations inégalitaires avec la France. Avec ce recentrage diplomatique, la France risque-t-elle de perdre une autre influence en Afrique après le Niger, le Burkina Faso et le Mali ?
Article opinion écrit par le créateur de contenu : Nineul Mimeul
Mise en ligne : 12/10/2024
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