Le militant panafricaniste béninois Kémi Séba, de son vrai nom Stellio Gilles Robert Capo Chichi, a été interpellé lundi 15 octobre à Paris, selon une source proche du dossier. Les raisons de cette arrestation restent floues, alors que ce fervent critique de l’Occident et défenseur du panafricanisme avait été déchu de la nationalité française en juillet dernier.
Âgé de 42 ans, Kémi Séba s’est vu retirer sa nationalité française par décret, une mesure prise après des années de controverse et de démêlés avec les autorités françaises. Déjà en mars, il avait suscité l’attention en publiant une vidéo où il brûlait un document qu’il prétendait être son passeport français, en réaction à la tentative des autorités d’interdire une de ses conférences en Essonne. Le tribunal administratif avait suspendu cette décision, mais la procédure de déchéance de nationalité avait poursuivi son cours.
Depuis août, l’activiste dispose d’un passeport diplomatique du Niger, délivré par la junte militaire au pouvoir à Niamey. Ce document lui a été attribué en tant que conseiller spécial du général Abdourahamane Tiani, chef du régime militaire nigérien, marquant ainsi un soutien de poids à son militantisme panafricain.
Kémi Séba est une figure controversée, aussi bien en France qu’en Afrique. Ancien leader du mouvement dissous Tribu Ka, accusé d’antisémitisme et de prôner la séparation raciale, il a été plusieurs fois condamné pour incitation à la haine raciale. Aujourd’hui, à la tête du groupe Urgences panafricanistes, il jouit d’une certaine influence sur les réseaux sociaux et dans les mouvements anti-impérialistes en Afrique, notamment pour ses actions contre le franc CFA.
En Afrique, il a été interpellé et expulsé à plusieurs reprises, notamment de pays comme la Côte d’Ivoire, le Sénégal et la Guinée, en raison de ses positions radicales. En France, il a été accusé par Thomas Gassilloud, député Renaissance et ancien président de la commission de la défense de l’Assemblée nationale, d’être un relais de la propagande russe, alimentant le sentiment antifrançais sur le continent africain.
Article écrit par : Emmanuel Ndour
Mise en ligne : 15/10/2024
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