À Munich, la capitale de la Bavière, le théâtre municipal « Münchner Kammerspiele » a ouvert ses portes à une collaboration artistique unique entre le chorégraphe burkinabé Serge Aimé Coulibaly et l’écrivain congolais Fiston Mwanza Mujila. Ensemble, ils ont créé un spectacle intitulé Balau, un terme en langue dioula du Burkina Faso qui se traduit par « un problème inattendu ».
Serge Aimé Coulibaly explique que le choix de ce titre vise à explorer la relation complexe entre l’Afrique et l’Europe, en abordant des questions de sensibilité humaine et de valeur inégale accordée à la vie et aux conflits. Il souligne : « Avec ce titre, je voulais d’abord explorer la relation complexe entre l’Afrique et l’Europe.
Il y a tous les sous-entendus, mais en même temps, je voulais aborder notre humanité globale, ce qui fait qu’aujourd’hui, nous sommes plus sensibles à certaines choses et moins à d’autres. Ce qui fait qu’une mort a plus de valeur qu’une autre. Ce qui fait qu’une guerre a plus d’importance qu’une autre. »
Le spectacle fusionne les talents des comédiens de la troupe de Münchner Kammerspiele avec ceux des artistes du Faso Danse Théâtre. Les performances allient danse et récitation des textes de Fiston Mwanza Mujila, qui, depuis 2009, enseigne à Graz, en Autriche.
Originaire de Lubumbashi, à l’est du Congo, l’écrivain confie que son œuvre est profondément influencée par les crises traversées par son pays. « En tant que Congolais, j’écris avec cette mémoire déconstruite, une mémoire conflictuelle.
Le Congo est un pays qui a traversé de nombreuses crises depuis l’indépendance. C’est à partir de cette réalité que j’écris, et je porte le Congo en moi. Mon univers littéraire est façonné par le drame congolais. »
Article écrit par : Fatoumata Diop
Mise en ligne : 15/10/2024
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