Le 14 octobre dernier, Kémi Séba, de son vrai nom Stellio Gilles Robert Capo Chichi, a été interpellé à Paris par des agents de la Direction Générale de la Sécurité Intérieure (DGSI).
Le militant panafricaniste est poursuivi pour des accusations graves, notamment « intelligence avec une puissance étrangère en vue de susciter des actes d’agression et d’hostilité contre la France » et « atteinte aux droits fondamentaux ». Ces charges pourraient lui valoir jusqu’à 30 ans de prison.
Kémi Séba, écrivain et conférencier d’origine béninoise, est connu pour ses positions radicales contre le néocolonialisme et son engagement en faveur des droits des populations africaines. Depuis son interpellation, son avocat, Juan Branco, a vivement contesté les accusations. Lors d’une conférence de presse tenue mercredi, il a dénoncé une « vengeance politique » visant à faire taire son client, accusant la France de rejeter sur Kémi Séba ses échecs géopolitiques en Afrique.
Le militant se trouvait à Paris, selon son organisation Urgences panafricanistes, pour rencontrer des opposants béninois et rendre visite à un proche malade. Depuis qu’il a été déchu de sa nationalité française le 9 juillet dernier, Kémi Séba circulait avec un visa de type D, lui permettant de voyager dans l’espace Schengen. Il aurait également récemment reçu un passeport diplomatique du Niger en tant que conseiller du président de la transition de ce pays.
L’arrestation de Kémi Séba a rapidement déclenché de vives réactions sur les réseaux sociaux. Nathalie Yamb, une autre figure militante du panafricanisme, a pris la parole sur le réseau X (anciennement Twitter) pour dénoncer une persécution liée aux positions anti-impérialistes de Séba, affirmant que son combat pour la libération du peuple noir est la véritable raison de son arrestation.
Fondateur de plusieurs organisations et mouvements panafricanistes, Kémi Séba a consacré sa carrière à la sensibilisation sur les questions identitaires et culturelles africaines. L’une de ses premières organisations, Tribu Ka, avait été dissoute par les autorités françaises en 2006 pour incitation à la haine raciale. Malgré ce passé controversé, ses soutiens continuent de dénoncer ce qu’ils considèrent comme une répression de son activisme.
Article écrit par : Fatoumata Diop
Mise en ligne : 16/10/2024
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