Le conseil de surveillance de Meta a exprimé mardi de vives inquiétudes concernant la décision de la société de ne pas retirer une vidéo graphique virale montrant deux hommes en sang, apparemment battus en raison de leur orientation sexuelle présumée.
Cette vidéo, publiée au Nigeria, a suscité des réactions alarmantes, le pays étant l’un des plus de 30 en Afrique où l’homosexualité est criminalisée par des lois largement soutenues par l’opinion publique.
Malgré les garanties constitutionnelles en matière de libertés, ces lois sont souvent utilisées pour cibler et arrêter illégalement des personnes soupçonnées d’être homosexuelles, les abus commis à leur encontre étant fréquemment ignorés. Selon le rapport, les dommages causés par la vidéo, qui a été visionnée plus de 3,6 millions de fois entre décembre 2023 et février de cette année, sont « immédiats et impossibles à réparer ».
Le conseil a critiqué le contenu pour sa glorification de la violence et de la discrimination. Bien que la vidéo ait été signalée à plusieurs reprises et examinée par trois modérateurs humains, elle est restée sur Facebook pendant près de cinq mois, en dépit de violations répétées de quatre règles différentes.
Le jury a souligné que la persistance de la vidéo en ligne a augmenté les risques d’identification des hommes et incité d’autres utilisateurs à s’en prendre à la communauté LGBTQIA+ au Nigeria.
La vidéo montre des hommes saignant alors qu’une foule les interroge sur leur identité et leur orientation sexuelle. Meta a reconnu deux erreurs liées à cette vidéo, expliquant que ses systèmes automatisés avaient mal identifié la langue comme étant l’anglais, alors qu’il s’agissait de l’igbo, une langue non prise en charge par la plateforme pour la modération de contenu. De plus, les équipes de révision humaine ont également confondu l’igbo avec le swahili.
Article écrit par : Emmanuel Ndour
Mise en ligne : 16/10/2024
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