À Yaoundé, une découverte macabre a secoué le quartier de Mvan, où trois individus, âgés de 25 à 30 ans, ont été arrêtés en possession d’un squelette humain complet. Selon les autorités, ces ossements, provenant de Maroua, étaient destinés à la production d’une drogue dure surnommée « le caillou », un stimulant dont le gramme se vend à 75 000 francs CFA.
Cette opération, menée par le service des recherches judiciaires et de la lutte contre le grand banditisme, a permis de mettre la main sur ce réseau criminel qui prospère sur un trafic aussi illégal que choquant.
L’enquête a conduit les forces de l’ordre à Pouss, dans la région de l’Extrême-Nord du Cameroun, où ils ont découvert près de 30 tombes profanées dans un cimetière. Le squelette saisi, d’une valeur estimée à six millions de francs CFA, était sur le point d’être vendu à un expatrié. Cette pratique macabre, motivée par l’appât du gain, contribue à une recrudescence des violations de sépultures dans plusieurs régions du Cameroun.
Le Code pénal camerounais, en son article 274 alinéa 1, punit sévèrement la profanation de tombes et la violation des cadavres, prévoyant des peines allant de trois mois à cinq ans de prison, assorties d’amendes pouvant atteindre 100 000 francs CFA.
Cependant, pour de nombreux observateurs, ces sanctions sont jugées trop faibles pour dissuader les trafiquants d’ossements humains, étant donné les profits faramineux que génère cette activité clandestine.
La corruption serait également un facteur clé dans la prolifération de ce commerce illicite. « Comment imaginer qu’on puisse transporter des ossements humains d’une région à une autre sans être inquiété ? Cela montre que certains agents de sécurité aux points de contrôle sont soit négligents, soit corrompus », a déclaré un observateur, soulignant les failles du système sécuritaire face à ce trafic en pleine expansion.
Les trois suspects arrêtés seront prochainement présentés devant le procureur de la République, tandis que les autorités locales appellent à un renforcement des mesures répressives pour enrayer cette activité, qui non seulement bafoue la dignité des défunts, mais aussi alimente un marché criminel de plus en plus lucratif.
Article écrit par : Emmanuel Ndour
Mise en ligne : 16/10/2024
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