Le dernier rapport de Human Rights Watch (HRW), publié le 15 octobre 2024, dresse un portrait alarmant des conditions de détention au Rwanda, révélant des tortures et des violations flagrantes des droits humains.
Ce document met en lumière la torture systématique infligée aux détenus dans plusieurs prisons et centres de détention du pays, notamment ceux de Rubavu, Nyarugenge et le centre de détention non officiel de Kwa Gacinya à Kigali.
Bien que la condamnation en avril dernier d’Innocent Kayumba, ancien directeur des prisons de Rubavu et Nyarugenge, à 15 ans de prison pour l’agression et le meurtre d’un détenu ait semblé marquer une avancée, HRW considère cette affaire comme une exception qui dissimule une réalité beaucoup plus vaste et inquiétante. Selon l’ONG, des pratiques inhumaines comme les passages à tabac, les simulacres d’exécution et d’autres formes de torture sont largement répandues. Ces traitements visent à obtenir des aveux forcés de la part des détenus, souvent sous une pression psychologique et physique insoutenable.
Les témoignages d’anciens détenus de Kwa Gacinya révèlent des détails glaçants sur leurs conditions de détention : enfermés dans des cellules de la taille de cercueils, soumis à des privations de sommeil par la diffusion continue de lumière et de musique forte, et maltraités physiquement. Les prisons de Rubavu et Nyarugenge ne sont pas en reste. HRW rapporte que des détenus y ont été placés dans des conteneurs remplis d’eau et battus par des agents pénitentiaires, souvent en complicité avec d’autres prisonniers.
Ces pratiques de torture ne sont pas seulement des atteintes graves aux droits humains ; elles révèlent aussi des failles importantes dans le système judiciaire et pénitentiaire rwandais. HRW souligne les lacunes au sein des services correctionnels, mais aussi l’absence de mécanismes de protection efficaces au sein du système judiciaire et des institutions censées défendre les droits humains. L’existence de centres de détention non officiels comme Kwa Gacinya, où règnent l’arbitraire et l’impunité, est un symptôme de ce dysfonctionnement général.
Le rapport mentionne également des cas d’opposants politiques qui ont subi ces traitements inhumains, à l’instar de Venant Abayisenga, qui avait dénoncé les abus avant de disparaître mystérieusement en 2020. Son cas illustre l’atmosphère de peur qui entoure ces centres de détention et la difficulté pour les victimes ou leurs familles d’obtenir justice.
HRW appelle ainsi le gouvernement rwandais à mettre fin à ces pratiques de torture et de mauvais traitements. Cette demande intervient dans un contexte où les efforts de réforme judiciaire semblent insuffisants pour endiguer les violences systémiques qui minent les droits des détenus. La communauté internationale, quant à elle, est interpellée pour pousser les autorités rwandaises à respecter leurs engagements en matière de droits humains.
En définitive, ce rapport de HRW rappelle que la lutte contre la torture doit être une priorité pour le Rwanda, un pays qui aspire à une reconnaissance internationale positive mais dont les graves atteintes aux droits humains ternissent l’image. Sans une réforme en profondeur de son système judiciaire et carcéral, le Rwanda continuera à porter la lourde charge des accusations de violations systémiques des droits humains.
Article opinion écrit par le créateur de contenu : Faye’s
Mis en ligne : 29/10/2024
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