L’interdiction imposée à l’imam Ousséni Kaboré de prêcher et de diriger les prières dans les mosquées affiliées à la Communauté musulmane du Burkina Faso marque un tournant pour la gouvernance religieuse du pays.
La décision, rendue publique le 28 octobre 2024, a été prise par Cheick Islam Mahamoudou Bandé, président du Conseil supérieur des Oulémas, en raison des préoccupations croissantes concernant les risques de radicalisation et de perturbation de l’ordre public.
Le Conseil des Oulémas justifie cette interdiction par des prêches jugés potentiellement radicaux et contraires aux valeurs de modération qui définissent la Communauté musulmane du Burkina Faso.
Selon la note officielle, les discours de l’imam Kaboré sont perçus comme susceptibles d’inciter à la radicalisation, ce qui est en contradiction avec la « religion du juste milieu » prônée par la communauté. Cette orientation valorise la paix, la tolérance, et une coexistence harmonieuse avec les autres.
Le Conseil supérieur des Oulémas réaffirme son engagement envers un islam modéré et pacifique, soulignant l’importance de prévenir tout discours qui pourrait alimenter les tensions sociales ou diviser la communauté.
En prenant cette décision, le Conseil souhaite rappeler aux membres du clergé que leurs prêches doivent être en accord avec les valeurs de tolérance et de paix, afin de préserver la stabilité et la cohésion au sein de la société burkinabè.
Cette interdiction crée un précédent au sein de la Communauté musulmane du Burkina Faso. D’un côté, certains fidèles pourraient considérer cette mesure comme un acte nécessaire pour maintenir l’unité, tandis que d’autres pourraient y voir une forme de censure.
Quoi qu’il en soit, cette décision renforce le rôle du Conseil des Oulémas dans la préservation de l’ordre religieux et social. Elle démontre également l’importance de la gouvernance religieuse dans la lutte contre l’extrémisme et dans la promotion d’un islam de paix et de modération.
En interdisant les prêches de l’imam Kaboré, le Conseil des Oulémas du Burkina Faso souligne son rôle de gardien des valeurs de la « religion du juste milieu », veillant à ce que les mosquées soient des lieux de rassemblement qui contribuent à bâtir une société harmonieuse et tolérante.
Article écrit par : Fatoumata Diop
Mise en ligne : 03/11/2024
—
La plateforme NOTRECONTINENT.COM permet à tous de diffuser gratuitement et librement les informations et opinions provenant des citoyens. Les particuliers, associations, ONG ou professionnels peuvent créer un compte et publier leurs articles Cliquez-ici.