Vladimir Poutine, depuis le début de son règne en Russie, a cultivé une atmosphère de méfiance qui s’est accentuée au fil des années.
Cette méfiance, autrefois dirigée principalement vers l’Occident, s’est progressivement étendue à toutes les sphères de la société russe, y compris la communauté scientifique. La récente vague d’arrestations de chercheurs russes en est une illustration frappante.
Les autorités russes justifient ces arrestations par des accusations de trahison ou de divulgation d’informations sensibles à l’étranger. Ce qui est surprenant, c’est que les scientifiques visés ne sont pas seulement ceux qui sont en contact avec des pays occidentaux, mais aussi ceux collaborant avec des nations traditionnellement considérées comme amies de Moscou. Par exemple, l’arrestation d’Alexander Shipliouk après son voyage en Chine, ou celle de Valery Zvegintsev pour un article publié dans une revue iranienne, montre l’étendue de la paranoïa du Kremlin.
Ce climat de peur et de suspicion a un effet paralysant sur la recherche scientifique en Russie. Les chercheurs, craignant d’être accusés de trahison, hésitent désormais à collaborer avec leurs collègues étrangers, même lorsque ces collaborations pourraient bénéficier directement à la Russie. Jenny Mathers souligne à juste titre que cette situation est symptomatique de la profonde méfiance de Vladimir Poutine envers quiconque, y compris ses propres alliés. En se coupant de la communauté scientifique internationale, la Russie risque de s’enfermer dans une forteresse intellectuelle, isolée et appauvrie.
Stephen Hall ajoute que cette répression contribue à nourrir le narratif de la Russie assiégée par des forces extérieures, un récit qui est largement diffusé par la propagande d’État. Dans cette perspective, chaque acte de collaboration scientifique internationale peut être interprété comme une menace pour la sécurité nationale. Le résultat est une régression inquiétante pour un pays qui a longtemps été à la pointe de la science et de la technologie.
Alors que la Russie se replie sur elle-même, les chercheurs russes se retrouvent dans une position de plus en plus précaire, où même la simple publication d’un article peut être perçue comme un acte de trahison. La communauté scientifique mondiale regarde avec inquiétude cette évolution, craignant que la Russie ne devienne un terrain stérile pour l’innovation et la découverte.
Article opinion écrit par le créateur de contenu : Bachir Ori Drame
Mis en ligne : 05/11/2024
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