Un père et son fils ont été condamnés à de la prison ferme ce mardi 5 novembre 2024, pour avoir exploité des compatriotes marocains travaillant dans les vignes de Bordeaux, une affaire qui met en lumière des pratiques de traite d’êtres humains dans la région.
Le tribunal correctionnel de Libourne a infligé au père, âgé de 59 ans, une peine d’un an de prison ferme, aménagée sous forme de port d’un bracelet électronique, pour des charges de traite d’êtres humains et soumission de personnes dépendantes à un logement indigne. Son fils, 28 ans, a reçu une condamnation de six mois de prison, également aménagée avec une détention à domicile.
En plus de leurs peines d’emprisonnement, les deux hommes, qui devront indemniser les parties civiles, se voient imposer une interdiction du territoire français de dix ans pour le père et cinq ans pour le fils. Leur société a été condamnée à verser une amende de 50.000 euros.
Le parquet avait qualifié l’affaire de symbole d’une « ubérisation du secteur », en demandant initialement deux ans de prison pour le père et un an pour le fils, mettant en avant le rôle du fils qui avait « obéi à son père ».
Lors de l’audience, des victimes ont décrit leurs conditions de travail et de logement, révélant qu’elles avaient été recrutées au Maroc avec des promesses d’emploi stable et d’un titre de séjour, en échange de paiements de 12.000 euros à leurs exploitants.
Un des témoins, qui avait déposé plainte en septembre 2022, a partagé des détails poignants sur un logement surpeuplé où huit personnes vivaient dans des conditions insalubres, soulignant un rythme de travail épuisant sans compensation adéquate. Bien que la défense ait rejeté les accusations d’hébergement indigne et ait plaidé pour la relaxe, le tribunal a retenu les charges.
Article écrit par : Fatoumata Diop
Mise en ligne : 05/11/2024
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