Alors que l’anniversaire des 80 ans du massacre de Thiaroye approche, le devoir de mémoire et la quête de justice pour les tirailleurs sénégalais refont surface. Lors d’une conférence tenue à l’Assemblée nationale française, des historiens, avocats et députés ont uni leurs voix pour réclamer une reconnaissance officielle de la tragédie par la France ainsi que la création d’une commission d’enquête parlementaire.
En 2012, l’ancien président François Hollande avait qualifié cette répression de « sanglante », mais la France n’a pas encore franchi le pas vers une reconnaissance officielle.
La conférence a débuté par une prière émotive rendue par le comédien ivoirien Sidiki Bakaba en hommage aux victimes. Bakaba, qui avait interprété le rôle d’un tirailleur dans Camp de Thiaroye (1988) d’Ousmane Sembène, a partagé des souvenirs marquants du tournage, durant lequel l’équipe a fait face à des tentatives d’intimidation.
Le film, qui retrace le massacre des soldats africains ayant servi la France, a été censuré en France pendant dix ans et n’a été projeté au Festival de Cannes qu’en 2024, révélant l’impact émotionnel de cet épisode et le défi que représente la mémoire coloniale.
Le massacre de Thiaroye, au-delà de l’histoire, soulève des questions de justice pour les familles des victimes et de réparation historique. En mettant en lumière ces injustices, la conférence a rappelé que la mémoire des tirailleurs sénégalais, souvent reléguée dans l’ombre, mérite aujourd’hui toute la reconnaissance.
Article écrit par : Fatoumata Diop
Mise en ligne : 06/11/2024
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