L’ouverture du Salon international du livre d’Alger a été marquée par l’absence de figures emblématiques, comme Kamel Daoud, lauréat du prestigieux prix Goncourt pour son roman Houris, ainsi que de son éditeur Gallimard.
Cette exclusion met en lumière des restrictions de plus en plus sévères sur la liberté d’expression en Algérie. Le roman de Daoud, qui revisite la mémoire des victimes de la « décennie noire » des années 1990, demeure controversé dans le contexte algérien en raison de ses critiques implicites envers les autorités et de sa dénonciation de l’extrémisme.
Ali Bey, gérant de la Bibliothèque du Tiers Monde à Alger, a exprimé sa déception quant au fait que les Algériens ne pourront pas découvrir l’œuvre de Daoud à la foire. Il considère cela comme une perte pour les lecteurs qui n’auront pas accès à des ouvrages de cette envergure littéraire.
L’absence de Daoud n’est pas un cas isolé. Les éditions Koukou, qui publient des ouvrages d’auteurs traitant de sujets sensibles ou critiques envers le gouvernement, sont également bannies cette année. Le fondateur de la maison d’édition, Arezki Ait Larbi, a dénoncé sur les réseaux sociaux ce qu’il considère être une « censure sélective » qui étouffe les voix discordantes.
Cette exclusion reflète un contrôle rigoureux sur les narrations et perspectives jugées dérangeantes par les autorités, en contradiction avec le slogan de la foire, « Lire pour triompher », qui semble avoir des limites lorsqu’il s’agit d’œuvres critiques de l’histoire et de la société algérienne.
Article écrit par : Fatoumata Diop
Mise en ligne : 06/11/2024
—
La plateforme NOTRECONTINENT.COM permet à tous de diffuser gratuitement et librement les informations et opinions provenant des citoyens. Les particuliers, associations, ONG ou professionnels peuvent créer un compte et publier leurs articles Cliquez-ici.