Dans la Cisjordanie occupée, deux communautés pourtant proches géographiquement, Shilo et Turmus Ayya, sont divisées face à l’éventuel retour de Donald Trump à la Maison Blanche. Ces localités, qui abritent un grand nombre de citoyens américano-israéliens à Shilo et américano-palestiniens à Turmus Ayya, illustrent la fracture et les espoirs divergents qui existent au sein de la région.
À Shilo, une colonie israélienne illégale au regard du droit international, les résidents voient en Trump un allié de leur cause. La précédente administration Trump avait effectivement été marquée par un soutien fort aux intérêts israéliens, notamment par la reconnaissance de Jérusalem comme capitale d’Israël et le renforcement de la colonisation.
Pour Yisraël Meidad, un résident israélo-américain de cette colonie, le retour de Trump représente la promesse d’un soutien sans faille et sans restriction. Bien que l’administration Biden ait également fourni une aide militaire substantielle, elle a imposé certaines restrictions et sanctions, visant notamment des colons israéliens extrémistes impliqués dans des violences contre les Palestiniens. Ainsi, beaucoup à Shilo considèrent Trump comme un partenaire plus stable et prévisible dans la défense de leurs intérêts.
En revanche, à Turmus Ayya, un village palestinien où la majorité des résidents sont également américains, l’éventuelle réélection de Trump est perçue avec méfiance, voire inquiétude. Pour les habitants comme Aahed Jabra, né à Chicago, la question du Président américain semble presque déconnectée de leur réalité quotidienne. Malgré leurs voix dans les urnes, ces Palestino-Américains se sentent impuissants, soumis à un système dans lequel les décisions politiques américaines n’améliorent en rien leurs droits. Ils font face à des restrictions sévères, notamment l’interdiction d’accéder à leurs terres agricoles par Israël, un problème qu’aucune administration américaine n’a encore pu résoudre.
Toutefois, certains Palestiniens nourrissent un mince espoir que Trump, homme d’affaires pragmatique, puisse éventuellement cesser de financer la guerre israélienne contre Gaza, simplement pour des raisons économiques. Mais cet espoir reste fragile et incertain, car Trump a largement prouvé par le passé son soutien à la politique israélienne, et ses intérêts commerciaux pourraient ne pas coïncider avec ceux des Palestiniens.
L’histoire de Shilo et de Turmus Ayya souligne la complexité du rôle américain dans le conflit israélo-palestinien. En Cisjordanie, le retour potentiel de Trump exacerbe les tensions et révèle l’impossibilité, pour ces citoyens américains d’origines différentes, de se sentir unifiés face aux politiques étrangères de leur propre pays. D’un côté, les Israéliens espèrent un soutien inconditionnel à leur expansion territoriale ; de l’autre, les Palestiniens attendent désespérément que leur voix soit enfin entendue, un espoir qui reste pour l’instant illusoire dans ce contexte géopolitique tendu.
Article opinion écrit par le créateur de contenu : Faye’s
Mis en ligne : 13/11/2024
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