Le référendum constitutionnel du 16 novembre 2024 au Gabon a vu un large soutien en faveur de la nouvelle Constitution, avec 91,80 % des votants se prononçant pour le « oui » et 8,20 % pour le « non », selon les résultats annoncés par le ministre de l’Intérieur, Hermann Immongault, le 17 novembre. Le taux de participation a atteint 53,54 %, soit 463 066 électeurs sur un total de votants.
La victoire du « oui » est incontestée à l’échelle nationale, mais des variations notables apparaissent entre les régions. Les provinces comme l’Ogooué maritime, traditionnellement plus critiques, et l’Estuaire, où se trouve la capitale Libreville, ont enregistré les scores les plus faibles, avec respectivement 83 % et 85 % des voix pour le « oui ».
En revanche, la région du Woleu Ntem, autrefois un bastion de l’opposition, a soutenu massivement la nouvelle Constitution avec 98 % des suffrages en faveur du « oui ».
Bien que le projet ait été massivement approuvé, il a suscité des critiques, notamment de la part des opposants. Ceux-ci affirment que la nouvelle Constitution a été conçue pour renforcer le pouvoir du président Brice Oligui Nguema, qui a pris le pouvoir lors du coup d’État du 30 août 2023.
Les critiques soulignent que les nouvelles prérogatives accordées au président risquent de concentrer davantage de pouvoirs entre ses mains, notamment la possibilité de dissoudre l’Assemblée nationale et l’absence de Premier ministre, ce qui fait du président le chef de l’exécutif.
La nouvelle Constitution instaure un régime présidentiel où le président détient des pouvoirs étendus, dont celui de dissoudre l’Assemblée et de nommer des ministres. Elle établit aussi une limite d’âge pour les candidats à la présidence (35 à 70 ans) et interdit à un parent immédiat du président de lui succéder. Ce texte marque un tournant en introduisant des changements importants dans l’organisation politique du pays.
Les observateurs du réseau ROC, qui ont surveillé plus d’un tiers des bureaux de vote, n’ont relevé aucune fraude majeure, renforçant la légitimité des résultats. Cependant, ces résultats restent provisoires. La Cour constitutionnelle, en charge de valider les résultats définitifs et de résoudre d’éventuels contentieux électoraux, n’a pas encore proclamé le résultat final.
Article écrit par : Emmanuel Ndour
Mise en ligne : 18/11/2024
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