Je ressens une tristesse en pensant à l’absence de Macky Sall pour ces élections. Pas pour les raisons que beaucoup pourraient imaginer, mais pour ce que cela symbolise pour notre pays et sa démocratie.
J’avais sincèrement espéré qu’en tant que premier Président sénégalais né après l’indépendance, Macky Sall deviendrait également le premier à rester vivre dans son pays après son mandat. L’après-mandat d’un président est un véritable baromètre de la santé démocratique d’une nation.
Malheureusement, non seulement Macky Sall a quitté le Sénégal, mais il semble, pour des raisons qu’il connaît certainement mieux que quiconque et que les nouvelles autorités connaissent aussi probablement, qu’il n’ose pas revenir. Même en étant tête de liste aux élections législatives, son retour paraît impossible.
Comprenez-moi bien : ma tristesse ne concerne pas Macky Sall en tant qu’individu, mais ce qu’il incarne.
Il paie aujourd’hui le prix d’une situation qu’il a lui-même contribué à créer.
Souvenons-nous de la manière dont il a empêché Karim Wade, fils de l’ancien président Abdoulaye Wade, de revenir au Sénégal, menaçant ouvertement de l’emprisonner dès son retour. Aujourd’hui, il se retrouve dans une position similaire, avec Falidou Keïta lui adressant des avertissements, rendant son retour délicat.
Quelle ironie du sort ! Quand est-ce que les Présidents africains comprendront enfin qu’ils doivent travailler pour leur peuple ? Quand auront-ils la probité nécessaire pour ne pas craindre de vivre parmi leurs concitoyens après leur mandat ?
Ces dirigeants devraient œuvrer pour améliorer les conditions de vie de tous les Sénégalais, être irréprochables et lutter efficacement contre la corruption ainsi que le détournement des deniers publics.
Un autre point mérite réflexion : l’incapacité des anciens présidents à revenir, comme Senghor, Abdou Diouf ou Abdoulaye Wade. Après des décennies au pouvoir, ils n’ont pas su développer leur pays au niveau des infrastructures, notamment sanitaires, rendant impossible une retraite apaisée sur le sol sénégalais pour eux. Ils préféreront le niveau de vie des pays occidentaux, laissant ce qu’ils ont administré manquer de tout.
Je n’éprouve pas de tristesse pour Macky Sall en tant qu’homme. Je ressens plutôt une profonde honte face à ce qu’il est devenu.
Le plus grand kilifeu du Sénégal, réduit en quelques mois à un homme qui redoute de se présenter à l’aéroport. Quelle déchéance, pour lui et pour ceux qui tentent désespérément de convaincre les Sénégalais que cette situation est normale.
Ceci doit être une leçon pour le Président actuel et ses successeurs. Puisse Allah leur accorder à tous la chance de redevenir, après leur mandat, des citoyens ordinaires, vivant au Sénégal parmi leur peuple, dans la dignité et la paix.
Article opinion écrit par le créateur de contenu : Mandiaye
Mis en ligne : 19/11/2024
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