Les travailleurs de AMS/SC Saer-Emploi, un sous-traitant de la société minière PMC opérant dans la mine d’or de Mako, située dans le sud-est du Sénégal, ont lancé une grève de quatre jours, mardi, pour protester contre le refus de leur employeur de verser les indemnités de licenciement à certains de leurs collègues.
Yoro Samb, coordonnateur des délégués syndicaux d’AMS/SC Saer-Emploi, a expliqué que cette action faisait suite à un conflit non résolu concernant le licenciement de plusieurs employés. « Nous avons décidé de mettre en place cette grève pour arrêter la production, car les responsables de Saer-Emploi refusent de payer les indemnités à nos collègues licenciés abusivement depuis mars dernier », a-t-il déclaré lors d’un sit-in organisé à Mako village.
Le syndicat a souligné avoir déjà saisi les autorités compétentes, en l’occurrence le préfet et l’inspecteur du travail, pour tenter de résoudre le différend. « Nous avons eu une réunion avec Saer-Emploi et la société PMC, en présence des autorités administratives de Kédougou, et un accord avait été trouvé sur les modalités de paiement des indemnités », a ajouté Yoro Samb.
Cependant, il dénonce aujourd’hui que, malgré l’accord signé, les engagements pris n’ont pas été respectés. « Dix-sept jours après, les procédures que nous avons validées, basées sur un procès-verbal, n’ont toujours pas été suivies », a-t-il précisé.
Les travailleurs ont ainsi décidé de poursuivre leur grève et menacent d’aller plus loin, notamment en paralysant totalement la production dans la mine d’or de Mako si leurs revendications ne sont pas prises en compte. « Nous avons entamé cette grève aujourd’hui et si aucune solution n’est trouvée, nous allons tout arrêter à la mine de Mako », a averti le coordonnateur.
De son côté, Baba Ba, responsable des ressources humaines de AMS/SC Saer-Emploi, a défendu la position de l’entreprise, affirmant que les licenciements avaient été effectués « dans le respect des procédures légales prévues pour les entreprises minières au Sénégal ».
Il a également expliqué que le paiement des indemnités de licenciement avait été effectué par virement bancaire, conformément aux procédures de domiciliation des salaires signées par les employés au préalable. « Les délégués du personnel refusent ce mode de paiement par virement bancaire, arguant que certains d’entre eux ont contracté des prêts auprès de leurs banques », a expliqué Baba Ba.
Le responsable des ressources humaines a insisté sur le fait que les délégués syndicaux réclament un paiement par un autre moyen, ce qu’il considère comme « manifestement illégal », car contraire aux modalités convenues dans les lettres de domiciliation de salaire signées par les employés.
Le conflit entre les travailleurs et leur employeur reste donc en suspens, et la situation pourrait se tendre davantage si les deux parties ne parviennent pas à trouver un terrain d’entente dans les jours à venir.
Article écrit par : Fatoumata Diop
Mise en ligne : 20/11/2024
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