Mendier pour survivre : Réalité des femmes dans les rues de Dakar - Notre Continent
> NOTRE CONTINENT > - Société | Par Hélène Ngom | Publié le 20/11/2024 12:11:00

Mendier pour survivre : Réalité des femmes dans les rues de Dakar

Les rues de la région de Dakar sont aujourd’hui marquées par la présence de femmes et d’enfants qui se livrent à la mendicité. Ce phénomène soulève une question essentielle : faut-il essentiellement le relier à la pauvreté ?

Allouer un aperçu des causes poussant certaines femmes à mendier n’est pas une tâche facile, car les attitudes, les pratiques et les réalités varient considérablement. Cependant, il est possible de constater que la mendicité est avant tout une conséquence d’un état de vulnérabilité et d’exclusion sociale. Ces deux facteurs sont indissociables de la pauvreté, qui demeure le principal motif derrière la mendicité des femmes au Sénégal.

La mendicité chez les femmes est un phénomène complexe, façonné par de multiples causes. En général, on peut dire que celle-ci découle d’une situation de vie précaire, voire défavorable, où la pauvreté devient le seul levier permettant d’expliquer ce comportement. Plusieurs facteurs contribuent à la pratique de la mendicité chez les femmes, en particulier dans le contexte sénégalais.

D’abord, de nombreuses femmes sont confrontées à des conjoints qui n’ont pas d’emploi stable, ou qui exercent des activités informelles et précaires, telles que des petits travaux de « gagne-pain ». Ces maris, en raison de la nature de leur travail, peinent à subvenir aux besoins de la famille, laissant les femmes dans une situation de dépendance.

D’autres femmes, cependant, mendient non pas à cause de la précarité de leur mari, mais en raison de son absence. Certaines sont divorcées et doivent s’occuper seules de leurs enfants, sans soutien. D’autres encore ont des maris qui voyagent sans prendre en charge la famille, ou sont confrontées à des problèmes de santé graves, qu’il s’agisse de maladies chroniques ou de handicaps. Il en va de même pour les veuves, souvent laissées sans ressources et sans aide supplémentaire pour nourrir leurs enfants. Ces situations tragiques forcent de nombreuses femmes à mendier dans les rues.

Le phénomène de la mendicité peut également concerner des femmes handicapées, avec ou sans enfants. Leur situation de vulnérabilité les pousse souvent à se tourner vers la rue, car c’est là qu’elles peuvent espérer obtenir une aide. Ce phénomène est d’autant plus frappant lorsqu’on écoute les témoignages de ces femmes qui se battent pour survivre.

Awa Ndiaye, par exemple, raconte sa situation difficile : « Je mendie car je suis dans une situation de difficulté financière. Mon mari est maçon, son activité ne marche pas bien, il n’a pas de succès, donc je quémande dans les rues avec Modou, mon fils. J’ai six enfants, mais ils ne sont pas scolarisés, ils sont dans l’école coranique. Je n’ai pas de téléphone portable. Je veux bien sortir de cette situation si vous parvenez à m’aider. » Ce témoignage illustre bien la lutte quotidienne de ces femmes pour subvenir aux besoins de leur famille, malgré l’absence de ressources suffisantes.

Le problème principal pour ces femmes qui mendient dans les rues avec leurs enfants est la gestion de la dépense quotidienne. Sans source de revenu stable, la rue devient leur dernier recours pour gagner un peu d’argent chaque jour. Ainsi, la mendicité devient pour certaines femmes, comme Awa Ndiaye, une solution à court terme pour survivre et faire face aux difficultés.

D’autres femmes, comme Fatou, sont également confrontées à des situations où la mendicité devient un dernier moyen de faire face à des épreuves de la vie. « Je fais la rue juste pendant la nuit. Les jours, je ne peux pas sortir. Mon mari est malade, et c’est moi qui dois l’aider, nourrir les enfants et prendre soin de lui. Oui, il sait que je mendie la nuit.

J’ai trois enfants, ils sont scolarisés, mais je les laisse toujours à la maison. J’ai quitté l’école depuis le primaire. J’avais un téléphone portable, mais je l’ai vendu. Si je pouvais arrêter, je le ferais, mais je n’ai pas d’autres solutions. Je n’ai jamais eu de financement pour entreprendre. » Ce témoignage met en lumière le dilemme de nombreuses femmes qui, malgré leurs efforts, se trouvent piégées dans une situation de dépendance et de pauvreté, sans aucune perspective de sortie.

Article opinion écrit par le créateur de contenu : Mandiaye
Mis en ligne : 20/11/2024

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2 commentaires
Fadel
elles inondent nos rues, nos marchés, plages, parcs, trottoirs
Le 2024-11-20 12:47:53
Isidore
90% ne sont pas sénégalaises
Le 2024-11-20 12:16:13

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Fadel
elles inondent nos rues, nos marchés, plages, parcs, trottoirs
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Isidore
90% ne sont pas sénégalaises
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