Bras de fer entre pays riches et pays en développement : COP29 à Bakou - Notre Continent
> NOTRE CONTINENT > - Environnement | Par Emmanuel | Publié le 23/11/2024 08:11:55

Bras de fer entre pays riches et pays en développement : COP29 à Bakou

Une dernière ligne droite teintée d’amertume à la COP29. Les pays riches ont proposé 250 milliards de dollars par an pour l’action climatique dans les pays en développement à la Conférence sur le climat à Bakou, selon un projet d’accord que certains acteurs jugent « inacceptable ».

La COP29, accueillie par l’Azerbaïdjan, est officiellement entrée en prolongation vendredi 22 novembre, au 12e jour de négociations. Les navettes reliant le Stade de Bakou à la ville s’arrêteront dans la soirée.

L’objectif de 250 milliards annuels à atteindre d’ici 2035 serait très inférieur aux demandes des pays en développement. Ceux-ci veulent voir les pays riches fournir entre 500 et 1300 milliards de dollars par an pour les aider à sortir des énergies fossiles et à s’adapter au réchauffement climatique.

Mais une telle somme représenterait deux fois et demi l’engagement actuel de 100 milliards de dollars par an. Cet argent est aujourd’hui essentiellement de l’argent public, mais les pays riches voudraient augmenter à l’avenir la part du privé.

Article Similaire

Ce chiffrage reflète la demande des pays développés, a indiqué la présidence de la COP29, confirmée par une source proche des négociations. Reste à savoir s’il sera revu à la hausse. Tout accord à la COP29 doit être adopté par consensus des près de 200 pays réunis.

Bakou travaille à un objectif financier plus « juste et ambitieux ».
Selon le texte désormais au cœur des débats, le nouvel engagement des pays riches pourra être financé « par une grande variété de sources, publiques et privées, bilatérales et multilatérales, dont des sources alternatives ». Une allusion aux propositions de taxes mondiales sur les plus riches, l’aviation, le transport maritime… Et encore loin d’être actées.

Les Azerbaïdjanais ont prévenu qu’ils n’accepteraient plus que d’ultimes « ajustements », mais qu’ils travaillaient à un objectif financier plus « juste et ambitieux ».

Premier à réagir parmi les coalitions du Sud, le groupe africain a rejeté un montant « totalement inacceptable et inadapté pour mettre en œuvre l’accord de Paris » par la voix du négociateur kényan, Ali Mohamed. Les autres poursuivent les consultations près de quatre heures après la sortie du texte.

« Ce chiffre est trop bas », ont abondé des économistes mandatés par l’ONU, Amar Bhattacharya, Vera Songwe et Nicholas Stern, dont le rapport est devenu une référence du sommet.

« Le monde brûle, nous ne pouvons pas attendre des cacahuètes pendant 11 ans en donnant l’impression de faire une pause dans la sortie des énergies fossiles », a réagi Friederike Roder, de l’ONG Global Citizen, parmi les nombreuses réactions scandalisées de la société civile.

Mais les États-Unis préviennent déjà que 250 milliards par an représenteraient un effort « extraordinaire » par rapport à l’engagement actuel, selon un haut responsable américain.

Le projet d’accord fixe séparément un objectif ambitieux de lever un total de 1.300 milliards de dollars par an d’ici 2035 pour les pays en développement ; ce total inclurait les 250 milliards des pays développés et d’autres sources de financement.

« Il y a les moyens d’arriver à un accord et j’espère qu’on va pouvoir y arriver », dit un diplomate français.

Des négociateurs et des ONG critiquent la gestion de la conférence par les Azerbaïdjanais, inexpérimentés pour mener des négociations aussi conséquentes entre près de 200 pays. « La présidence est incompétente, c’est le chaos total », confie à l’AFP un négociateur occidental, les traits tirés, entre deux réunions bilatérales.

La conférence s’est tenue dans une atmosphère lourde. Le Président Ilham Aliev a attaqué à la tribune la France, alliée de son ennemi l’Arménie, et les deux pays ont convoqué leurs ambassadeurs respectifs. Et plusieurs militants environnementaux azerbaïdjanais sont en détention.

La finance climatique désigne les prêts et les dons fournis par les pays développés, au nom de leur responsabilité historique dans le dérèglement climatique, pour aider les pays en développement à affronter un climat plus destructeur et à investir dans les énergies bas carbone.

« Nous ne demandons que 1 % du PIB mondial. Est-ce trop demander pour sauver des vies ?, interroge Juan Carlos Monterrey Gomez, négociateur du Panama.

Un autre combat est mené par l’Union européenne : elle négocie davantage d’« ambition » pour réduire les émissions de gaz à effet de serre, mais s’oppose aux producteurs de pétrole comme l’Arabie saoudite. 

Succès, pour l’instant : une des composantes du projet d’accord mentionne explicitement la transition vers la sortie des énergies fossiles, la formulation arrachée à la COP28 l’an dernier. Mais restera-t-elle dans l’accord final ?

La Chine a tracé une ligne rouge à Bakou : elle ne veut aucune obligation financière. Pas question de renégocier la règle onusienne de 1992 qui stipule que la responsabilité de la finance climatique incombe aux pays développés.

Elle aussi devrait être satisfaite du dernier projet d’accord, qui « invite » les pays en développement, dont la Chine fait officiellement partie, « à fournir des contributions additionnelles ».

Article écrit par : Daouda Coly
Mise en ligne : 23/11/2024

La plateforme NOTRECONTINENT.COM permet à tous de diffuser gratuitement et librement les informations et opinions provenant des citoyens. Les particuliers, associations, ONG ou professionnels peuvent créer un compte et publier leurs articles Cliquez-ici.


Réagir à cet article

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

4 commentaires
Maxime clement
C’est bien normal
Le 2024-11-24 12:41:26
Donatien
Je pense qu'il faut revoir les termes pays riches et pays pauvres. Que l'occident sache qu'elle est morte
Le 2024-11-24 10:00:55
Mouhamed Gueye
Merci
Le 2024-11-24 09:08:54
Niang
C’est bien normal
Le 2024-11-24 08:05:20

Réagir à cet article

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

4 commentaires
Maxime clement
C’est bien normal
Le 2024-11-24 12:41:26
Donatien
Je pense qu'il faut revoir les termes pays riches et pays pauvres. Que l'occident sache qu'elle est morte
Le 2024-11-24 10:00:55
Mouhamed Gueye
Merci
Le 2024-11-24 09:08:54
Niang
C’est bien normal
Le 2024-11-24 08:05:20

Copyright © 2023 www.notrecontinent.com

To Top