Le président sénégalais Bassirou Diomaye Faye a rapporté des progrès dans sa mission de médiation concernant le Burkina Faso, le Mali et le Niger, trois pays dirigés par des militaires et qui envisagent de quitter la communauté des États de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao).
M. Faye a indiqué qu’il avançait dans cette mission lors de son intervention au Forum de Doha, comme l’a rapporté une vidéo diffusée sur les réseaux sociaux dans la nuit de dimanche à lundi.
Il a évoqué la possibilité d’éviter la « désintégration » de la Cedeao, tout en reconnaissant l’existence de l’Alliance des États du Sahel (AES) formée par ces trois pays. M. Faye s’exprimait en vue d’un sommet de la Cedeao prévu dimanche, selon un responsable de l’organisation.
Depuis 2020, la Cedeao est fragilisée par les coups d’État successifs dans plusieurs de ses membres, dont le Mali, la Guinée, le Burkina Faso et le Niger, des événements contraires aux principes de gouvernance de l’organisation. Le Mali, le Burkina Faso et le Niger, confrontés au jihadisme et à des crises multiples, ont créé une alliance stratégique et annoncé leur intention de quitter la Cedeao, qu’ils accusent de soutenir l’ex-colonisateur français et de ne pas les avoir aidés face au jihadisme. Leur départ de la Cedeao devrait être effectif en janvier 2025, selon l’organisation.
La Cedeao a désigné M. Faye comme médiateur en juillet pour tenter de convaincre ces pays de rester au sein de l’organisation. Il a souligné que l’Alliance des États du Sahel pourrait perdurer, mais que cela ne devrait pas entraîner la désintégration de la Cedeao. Il a également plaidé pour une réforme de l’organisation, soulignant que les avancées de la Cedeao, notamment en matière de circulation des personnes et des biens, ne devraient pas être occultées par des problèmes de gouvernance, lesquels nécessitent une réforme pour répondre aux défis actuels.
M. Faye, élu en mars sur un programme de rupture, a récemment effectué des visites aux Émirats Arabes Unis et au Qatar pour obtenir le soutien des partenaires et investisseurs pour son plan de transformation du Sénégal. Il a réaffirmé que « le Sénégal n’est la chasse gardée de personne, si ce n’est celle du peuple sénégalais » et a précisé que le pays reste « ouvert à tous les autres pays », à condition qu’ils respectent la souveraineté du Sénégal et ses « normes sociales », et que les partenariats soient « mutuellement bénéfiques ».
Article écrit par : Claire Mendy
Mise en ligne : 09/12/2024
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