Défi du Sénégal face à une CEDEAO contestée : Souveraineté des États - Notre Continent
> NOTRE CONTINENT > - Afrique | Par Abdourahime Diallo | Publié le 18/12/2024 12:12:15

Défi du Sénégal face à une CEDEAO contestée : Souveraineté des États

Depuis l’arrivée au pouvoir du président Diomaye, le Sénégal s’est imposé comme un acteur clé dans le processus de médiation entre les États de l’AES (Alliance des États Souverains) et la CEDEAO (Communauté Économique des États de l’Afrique de l’Ouest).

Ce rôle diplomatique témoigne d’une volonté de préserver l’unité régionale tout en respectant les aspirations des peuples concernés.

Toutefois, cette mission se heurte à des défis majeurs, notamment liés à la perception de la CEDEAO comme un instrument d’influence étrangère et à son incapacité apparente à répondre aux besoins des États membres. La CEDEAO, bien que créée pour promouvoir le développement économique et l’intégration régionale, suscite des interrogations quant à son efficacité réelle. Depuis des décennies, ses actions semblent souvent éloignées des attentes des populations.

Certains critiques y voient une organisation dominée par des intérêts extérieurs, notamment français, ce qui alimente le scepticisme des mouvements panafricains. Ces perceptions renforcent la légitimité des États membres qui choisissent de remettre en question leur appartenance ou de repenser leur coopération avec cette institution.

Dans ce contexte, la liberté des États de décider de leur adhésion ou de leur retrait est un principe fondamental. Les gouvernements doivent être en mesure de conduire leurs politiques internes en adéquation avec la volonté de leurs peuples.

Par ailleurs, l’amélioration de la situation sécuritaire dans plusieurs pays, notamment après l’arrivée des régimes militaires, illustre que des solutions internes peuvent parfois mieux répondre aux besoins locaux que les directives régionales imposées.

L’initiative du président Diomaye visant à réconcilier les deux parties est louable et témoigne d’un leadership éclairé. Cependant, la médiation ne doit pas ignorer le respect de la souveraineté des États. Forcer ces nations à suivre une ligne imposée par une organisation décriée risque d’amplifier les tensions.

La question clé reste : faut-il sacrifier les relations bilatérales avec ces États pour préserver l’autorité d’une organisation qui peine à remplir son rôle ? Pour les Sénégalais, la réponse semble claire : la souveraineté et la dignité des États doivent primer.

Le processus de médiation mené par le Sénégal doit trouver un équilibre entre les aspirations légitimes des peuples, le respect des souverainetés nationales et l’ambition d’une coopération régionale renforcée. Cette approche pragmatique pourrait servir de modèle pour redéfinir les fondements de la CEDEAO et lui permettre de regagner la confiance des populations qu’elle est censée servir.

Article opinion écrit par le créateur de contenu : Nikita Luminov
Mis en ligne : 18/12/2024

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