L’agro-industrie, une solution urgente : Autosuffisance alimentaire - Notre Continent
> NOTRE CONTINENT > - Economie | Par Abdourahime Diallo | Publié le 18/12/2024 08:12:00

L’agro-industrie, une solution urgente : Autosuffisance alimentaire

Le Sénégal dépend excessivement des importations alimentaires, fragilisant ainsi son économie et sa souveraineté. Pourtant, des solutions locales existent pour réduire cette dépendance. Une réforme foncière et des infrastructures adaptées pourraient transformer cette crise en opportunité.

En 2023, le Sénégal a dépensé 960 milliards de F CFA pour importer des denrées alimentaires. Le riz et le blé représentent 55 % de ces importations.

À cela s’ajoutent les 1 000 milliards de F CFA pour l’achat de produits pétroliers. Ces deux postes d’importation absorbent près de 60 % des devises du pays. Malgré des exportations notables d’or, de produits halieutiques et chimiques, le déficit commercial atteint 1 200 milliards de F CFA. Cette situation accentue la dépendance économique vis-à-vis de l’extérieur, avec des importations majoritairement en provenance de pays comme l’Inde, la France et la Russie.

L’agriculture sénégalaise souffre d’un manque criant d’infrastructures adaptées. Chaque année, près de 600 000 tonnes de produits agricoles sont perdues. Cela représente une perte minimale estimée à 95 milliards de F CFA. Les principales causes incluent : l’absence de chaînes de froid efficaces, le manque d’infrastructures de stockage et des pratiques de récolte inappropriées.

Ces pertes concernent des produits clés comme l’oignon, la tomate, la pomme de terre et les mangues. En comparaison, le Maroc, grâce à une logistique adaptée, limite ses pertes à moins de 5 %.

Face à cette crise, un partenariat entre l’État et le secteur privé a été initié. Ce projet vise à créer des infrastructures de stockage et des chaînes de froid dans les agropoles régionaux. Les gains attendus sont énormes : une économie annuelle de 150 à 200 milliards de F CFA.

Ces infrastructures permettraient également d’intégrer pleinement les potentiels agricoles de la Casamance et de la vallée du fleuve Sénégal. La bande des Niayes, zone horticole clé, bénéficierait aussi de cette modernisation.

Cependant, pour garantir le succès de ce partenariat, une réforme foncière est essentielle. Elle doit permettre : une redistribution équitable des terres agricoles, un soutien financier massif à l’agro-industrie locale et la mise en place de programmes de formation pour moderniser les pratiques agricoles.

Ces actions combinées poseraient les bases d’une véritable souveraineté alimentaire. La dépendance alimentaire actuelle fragilise la stabilité économique et sociale du Sénégal. Miser sur l’agro-industrie est une nécessité pour garantir l’autosuffisance alimentaire.

Ensemble, secteur public et privé peuvent briser les chaînes de la dépendance. La sécurité alimentaire n’est pas un luxe, mais une condition essentielle pour le développement du pays. Agissons cette révolution dès maintenant.

Article opinion écrit par le créateur de contenu : Rahime Pipita
Mis en ligne : 18/12/2024

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1 commentaires
Ellias
Merci et pourtant le ministre fait un excellent travail
Le 2024-12-18 09:00:31

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