Au Mozambique, la situation reste tendue après la confirmation de la victoire électorale du parti Frelimo, au pouvoir depuis 1975. En l’espace de 24 heures, au moins 21 personnes ont perdu la vie dans des affrontements violents entre manifestants et policiers. Parmi les victimes figurent deux policiers, selon un bilan publié mardi par le gouvernement.
Les violences, qui ont éclaté après le scrutin présidentiel du 9 octobre, ont plongé la capitale, Maputo, dans un climat de peur à l’approche de Noël. Les manifestants ont érigé des barricades et incendié des pneus sur les routes menant à la ville, paralysant les accès, notamment celui de l’aéroport international. Toutefois, aucun vol n’a été annulé malgré la situation tendue.
Les autorités ont déployé des véhicules blindés pour patrouiller dans le centre-ville, où des centaines de manifestants se sont regroupés autour de barrages improvisés. Plusieurs commerces, banques, supermarchés et bâtiments publics ont été saccagés et incendiés, exacerbant la crise sociale.
L’hôpital central de Maputo, qui a reçu près de 90 blessés, dont une quarantaine par armes à feu, fonctionne dans des conditions critiques en raison du manque de personnel. Plus de 200 employés n’ont pu se rendre au travail en raison de la violence.
Le ministre de l’Intérieur a rapporté mardi que 236 actes de violences graves ont été recensés, ainsi que des attaques contre des commissariats et des centres de détention. En parallèle, 86 détenus ont profité du chaos pour s’évader.
L’opposant Venancio Mondlane, qui conteste les résultats du scrutin et revendique la victoire, a exhorté ses partisans à intensifier le mouvement. « Nous devons continuer le combat pour la vérité électorale », a-t-il déclaré. L’Union européenne a exprimé son inquiétude face à la violence et a appelé toutes les parties à la retenue.
Malgré les irrégularités observées par certains observateurs, le Conseil constitutionnel a validé la réélection de Daniel Chapo, candidat du Frelimo, avec 65,17% des voix. Le parti conserve une large majorité à l’Assemblée nationale. Mondlane, cependant, persiste dans sa dénonciation de « la fraude » et a annoncé son intention de créer une « Cour constitutionnelle populaire », qui le proclamerait président. Le climat politique au Mozambique demeure donc extrêmement polarisé, avec des violences de plus en plus fréquentes.
Article écrit par : Pathé Ndiaye
Mis en ligne : 25/12/2024
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