Le président angolais, Joao Lourenço, a accordé une grâce à une cinquantaine de condamnés, dont le fils de l’ex-président José Eduardo dos Santos, José Filomeno dos Santos, plus connu sous le surnom de « Zenu ».
Condamné à cinq ans de prison pour détournement de fonds, ce dernier voit sa peine allégée dans le cadre des célébrations du cinquantenaire de l’indépendance de l’Angola, prévu pour l’année prochaine. Cette décision de grâce, dévoilée jeudi via un décret sur la page Facebook de la présidence, vise à promouvoir « l’harmonie, la clémence, l’indulgence, la concorde et la fraternité » dans le pays.
José Filomeno dos Santos, âgé de 46 ans aujourd’hui, avait vu sa condamnation confirmée en juillet dernier par la Cour suprême de Luanda, après avoir été annulée quelques mois plus tôt pour des raisons de procédure. Il avait été l’un des premiers membres de la famille dos Santos à être poursuivi dans le cadre de la vaste campagne anti-corruption lancée par Joao Lourenço dès son arrivée au pouvoir en 2017.
Ancien dirigeant du fonds souverain angolais entre 2013 et 2018, « Zenu » avait été accusé, avec trois co-prévenus, d’avoir transféré illégalement 500 millions de dollars depuis la Banque centrale angolaise vers un compte londonien du Crédit suisse. Ce détournement aurait permis à l’ensemble du groupe de siphonner jusqu’à 1,5 milliard de dollars.
L’ancien président José Eduardo dos Santos, décédé en 2022, avait dirigé l’Angola pendant près de 38 ans, avec sa famille exerçant un contrôle sans partage sur le pays riche en ressources pétrolières. La famille dos Santos dénonce régulièrement ce qu’elle considère comme une « persécution » politique menée par Joao Lourenço, qui, dès son accession à la présidence, avait limogé tous les proches de son prédécesseur placés à des postes clés au sein des institutions publiques, des entreprises et de l’appareil sécuritaire.
La fille aînée de l’ex-président, Isabel dos Santos, surnommée la « princesse » et régulièrement citée comme la femme la plus riche d’Afrique par le magazine Forbes, est elle aussi dans le collimateur de la justice. Accusée d’avoir détourné plusieurs milliards de dollars d’entreprises publiques, elle fait l’objet de nombreuses enquêtes, alors que son héritage politique et économique continue de diviser l’Angola.
Article écrit par : Sophie Diop
Mis en ligne : 27/12/2024
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