La pauvreté extrême au Sénégal, comme dans beaucoup d’autres pays, engendre de nombreux risques, non seulement pour les individus, mais aussi pour les communautés dans leur ensemble. Elle a des répercussions sur la santé, l’éducation, l’économie et la cohésion sociale.
Ces risques ne se limitent pas aux aspects matériels, mais affectent également les comportements sociaux et communautaires, souvent de manière complexe.
La pauvreté extrême est synonyme de manque d’accès à des services de base tels que l’eau potable, l’assainissement, les soins de santé et une alimentation suffisante. Cela entraîne une malnutrition, notamment chez les enfants, et un manque de soins médicaux, augmentant ainsi la mortalité infantile et les maladies évitables.
La pauvreté extrême engendre également des maladies chroniques liées à un environnement insalubre, comme les infections, les maladies vectorielles (paludisme, choléra), ou encore les maladies respiratoires.
L’accès limité à l’éducation est un autre risque majeur de la pauvreté extrême. Dans de nombreuses régions rurales du Sénégal, les familles pauvres ne peuvent pas se permettre d’envoyer leurs enfants à l’école, et lorsque l’éducation est accessible, elle est souvent de mauvaise qualité en raison du manque d’infrastructures et de moyens.
Ce manque d’éducation entraîne une faible capacité de la population à s’adapter aux évolutions sociales et économiques et limite ses opportunités de sortir de la pauvreté, créant ainsi un cercle vicieux.
La pauvreté extrême génère des tensions sociales au sein des communautés. Les inégalités économiques, les luttes pour les ressources et les besoins de subsistance peuvent mener à des comportements violents ou antisociaux, que ce soit sous forme de conflits intra-communautaires ou de violences physiques. Dans les zones urbaines comme Dakar ou dans les régions rurales, cette situation peut également mener à une fragmentation des communautés, les membres se sentant isolés, frustrés, voire désespérés.
Face à la pauvreté extrême, de nombreuses personnes, notamment les jeunes, cherchent à fuir leur situation en migrant vers les villes ou en tentant des migrations irrégulières vers l’Europe. L’exode rural massif est donc un phénomène visible au Sénégal, où la recherche d’un avenir meilleur mène à l’éclatement des communautés traditionnelles.
Cette migration peut également avoir des conséquences négatives sur la structure sociale, laissant des familles brisées, une diminution de la main-d’œuvre agricole et des tensions dans les zones urbaines déjà fortement peuplées.
La pauvreté extrême est également un facteur de stress psychologique constant. Le manque de ressources et d’opportunités engendre une angoisse et une dépression chez de nombreuses personnes, et les enfants élevés dans un tel environnement sont souvent victimes de troubles émotionnels.
Cette détresse psychologique peut altérer les comportements communautaires, créant un climat de méfiance, de cynisme ou de résignation. Dans certaines communautés, la pauvreté extrême peut aussi renforcer les divisions sociales, les préjugés et l’exclusion.
Malgré ces défis, la solidarité demeure une caractéristique centrale de la vie communautaire au Sénégal. En dépit de la pauvreté extrême, les communautés s’organisent souvent en réseaux d’entraide pour faire face aux difficultés quotidiennes.
Des systèmes de solidarité, comme les tontines (caisse d’entraide mutuelle), sont des exemples de stratégies collectives pour survivre dans des conditions difficiles. Cependant, la montée de la pauvreté extrême met cette solidarité à l’épreuve, et le manque de ressources peut conduire à une compétition exacerbée pour la survie, menaçant ainsi la cohésion sociale.
Le gouvernement sénégalais et diverses organisations internationales mettent en place des stratégies pour lutter contre la pauvreté extrême. Des programmes comme la Couverture Maladie Universelle (CMU) ou les initiatives d’infrastructures de base visent à améliorer l’accès aux services essentiels.
Toutefois, ces efforts se heurtent souvent à des difficultés de financement, à la corruption et à une gestion inefficace. Il est donc essentiel que ces initiatives s’accompagnent de politiques inclusives et de programmes adaptés aux réalités locales pour réduire les effets délétères de la pauvreté extrême sur les comportements communautaires.
Article opinion écrit par le créateur de contenu : Pito
Mis en ligne : 01/01/2025
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