Un rapport accablant du Bureau du Vérificateur Général du Mali met en lumière des pratiques financières douteuses imputées à l’ancien Premier ministre Choguel Kokalla Maïga. Ce document, rendu public récemment, pointe des abus présumés dans la gestion des fonds publics, mettant en cause des événements spécifiques organisés sous son mandat.
Parmi les faits incriminés figurent deux cérémonies notoires : l’inauguration à Konobougou, le 9 décembre 2023, et le lancement d’un projet pilote d’extension du réseau de télécommunication, tenu entre le 27 et le 28 décembre de la même année.
Ces activités auraient permis à l’ancien chef de gouvernement de s’octroyer plus de 55 000 dollars en frais de mission, un montant qui soulève de nombreuses questions sur son bien-fondé.
Outre ces frais de mission, le rapport dévoile une série d’irrégularités préoccupantes. Il est question d’avances non justifiées, d’intérêts non recouvrés sur des placements financiers, ainsi que de redevances non reversées à l’Office de Radio et Télévision du Mali (ORTM). Ces révélations alimentent un climat de suspicion autour de l’utilisation des deniers publics sous l’administration Maïga.
L’affaire la plus emblématique reste toutefois celle du décaissement controversé de 20 milliards de francs CFA par l’Agence de gestion du fonds d’accès universel (AGEFAU), opéré sans l’autorisation préalable du Conseil d’administration. Ce point, évoqué dans le rapport, pourrait donner lieu à des poursuites judiciaires.
Choguel Kokalla Maïga, évincé du gouvernement mi-décembre 2023, n’a pas tardé à réagir à ces accusations. L’ex-Premier ministre a dénoncé ce qu’il considère comme une tentative de l’écarter définitivement de la sphère politique par des voies judiciaires. « Ils chercheront à m’inquiéter, mais la vérité finira par triompher », avait-il déclaré à la presse, faisant allusion aux enquêtes en cours.
Alors que les autorités maliennes s’efforcent de redorer l’image des institutions publiques, cette affaire s’ajoute à une longue liste de scandales qui secouent le pays. Reste à savoir si les investigations en cours aboutiront à des sanctions concrètes ou si ces révélations resteront sans suite, alimentant davantage la défiance envers la classe politique.
Article écrit par : Amadou Diop
Mis en ligne : 03/01/2025
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