Au Nigeria, l’annonce de la réouverture de la raffinerie de Warri, située dans le delta du Niger, suscite des interrogations et des critiques, notamment de la part de l’ex-président Olusegun Obasanjo.
Cette nouvelle raffinerie, inaugurée le 30 décembre dernier, a été présentée par le président Bola Tinubu comme un « cadeau de fin d’année » aux Nigérians, une initiative censée marquer un tournant dans la gestion des raffineries publiques du pays.
Le Nigeria, malgré son statut de l’un des plus grands producteurs de pétrole brut en Afrique, peine encore à assurer une capacité de raffinage locale suffisante. La raffinerie de Warri, dont la capacité totale est estimée à 125 000 barils par jour, aurait atteint un taux de fonctionnement de 60% selon la compagnie pétrolière nationale NNPCL. Toutefois, cette annonce est loin de faire l’unanimité, notamment auprès des experts du secteur.
L’ancien président Olusegun Obasanjo n’a pas manqué de remettre en cause les compétences de la NNPCL dans la gestion de ses quatre raffineries publiques. Il a rappelé qu’en 2007, le milliardaire nigérian Aliko Dangote avait proposé un partenariat public-privé pour réhabiliter et gérer ces installations, offrant même 750 millions de dollars pour sceller l’accord. Cependant, cette proposition fut rejetée par la NNPCL, qui affirmait pouvoir gérer seule les raffineries.
Dans un entretien télévisé, Obasanjo a qualifié de « tissu de mensonges » les déclarations des responsables de la NNPCL, rappelant que plus de deux milliards de dollars avaient été investis dans ces projets de réhabilitation sans que les raffineries ne soient réellement fonctionnelles. En réponse à ces critiques, la NNPCL a invité l’ex-président à visiter la raffinerie de Port-Harcourt, récemment mise en service, pour constater de visu son bon fonctionnement et sa production actuelle de 60 000 barils par jour.
La réouverture des raffineries publiques nigérianes, annoncée avec grand bruit, reste donc entourée de scepticisme, et les interrogations sur la gestion des ressources pétrolières du pays demeurent vives.
Article écrit par : Aminata Gueye
Mis en ligne : 04/01/2025
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