Donald Trump, l’ex-président des États-Unis qui, dans quelques jours, fera son retour à la Maison-Blanche, a souvent été perçu comme l’ennemi de l’Afrique en raison de ses positions fermes sur l’immigration, notamment son projet d’expulser tous les migrants en situation irrégulière, dont beaucoup proviennent d’Afrique.
Sa politique a suscité de vives réactions sur le continent africain, avec des critiques soulignant une absence de compassion pour les migrants qui cherchent un avenir meilleur en Amérique. Pourtant, cette perception négative occulte un aspect essentiel de la question : la responsabilité des dirigeants africains et la réalité des défis économiques et sociaux auxquels l’Afrique est confrontée. La question n’est pas simplement de s’opposer à Trump, mais plutôt de réfléchir aux causes profondes de l’exode massif des Africains et à la manière dont chaque partie de cette équation doit assumer sa part de responsabilité.
Il est indéniable que Donald Trump a exercé une politique de défense des intérêts nationaux américains, en se positionnant comme un patriote soucieux de protéger les emplois et la sécurité de ses concitoyens. Son approche de l’immigration était fondée sur une vision qui privilégiait la souveraineté des États-Unis et la protection de sa population. Dans ce contexte, ses décisions étaient, de son point de vue, un devoir envers les électeurs américains qui lui ont confié le pouvoir. Face à une immigration perçue comme une menace à la sécurité et à l’économie du pays, Trump a agi en réponse à un phénomène qui préoccupait une partie de la population américaine : celle qui, depuis des années, se sentait envahie par des migrants cherchant à pénétrer le marché du travail américain, souvent sans documentation légale.
Mais derrière la politique de Trump se cache une réalité encore plus complexe, celle des causes profondes de l’immigration africaine. L’une des premières responsabilités incombe aux dirigeants africains, qui, pour de nombreuses raisons historiques, politiques et économiques, n’ont pas été capables de créer des conditions de vie dignes dans leurs propres pays. Le chômage, la pauvreté endémique, les conflits internes et la mauvaise gouvernance ont contraint des millions d’Africains à quitter leur terre natale à la recherche de meilleures opportunités. Cependant, l’Afrique, riche en ressources humaines et naturelles, reste dans une situation où des milliards de dollars d’aide internationale et de ressources sont utilisés sans qu’une transformation significative de l’économie ne soit observée. Les dirigeants africains doivent assumer la responsabilité de ce manque de vision et de politique pour développer leurs pays et offrir des perspectives d’avenir à leurs jeunes.
Plutôt que de se concentrer uniquement sur la critique des politiques de Trump, il est impératif d’examiner ce qui pousse autant d’Africains à quitter leur pays, souvent dans des conditions dangereuses et au péril de leur vie. L’Afrique est-elle réellement prête à se remettre en question pour inverser cette dynamique migratoire ? Il est trop facile de pointer du doigt des dirigeants étrangers, tels que Trump, ou d’accuser l’Europe de toutes les misères économiques du continent. Ce discours victimisant, qui consiste à rejeter la faute sur l’extérieur, ne résout pas les problèmes fondamentaux de l’Afrique. En réalité, il est grand temps que les Africains prennent leurs destinées en main, en mettant de côté le discours de la victimisation pour se concentrer sur l’action.
Ainsi, au regard de ce qui précède, il est crucial de comprendre que ni les États-Unis, ni la Russie, ni l’Ukraine, ni l’Europe ne peuvent continuer à absorber l’exode massif des populations africaines. Ces nations font face à leurs propres défis économiques et géopolitiques. Il est donc illusoire de compter sur ces puissances pour résoudre les problèmes internes de l’Afrique.
L’Afrique doit trouver des solutions endogènes pour ses propres problèmes, en investissant dans l’éducation, en favorisant l’innovation, en améliorant la gouvernance et en créant des emplois durables pour ses citoyens. Au lieu de critiquer Trump ou d’autres dirigeants étrangers, l’Afrique devrait se concentrer sur sa propre renaissance économique et sociale. Ce n’est qu’en se responsabilisant collectivement et en travaillant à la construction d’une Afrique forte et prospère que l’immigration en masse pourra être réduite et que le respect et la dignité des Africains seront véritablement reconnus à l’échelle mondiale.
Article opinion écrit par la créatrice de contenu : Christian Diop
Mis en ligne : 05/01/2025
—
La plateforme NOTRECONTINENT.COM permet à tous de diffuser gratuitement et librement les informations et opinions provenant des citoyens. Les particuliers, associations, ONG ou professionnels peuvent créer un compte et publier leurs articles Cliquez-ici.
