Dans une déclaration publiée lundi soir sur le réseau social X, le Premier ministre sénégalais, Ousmane Sonko, a catégoriquement nié l’existence de discussions ou de négociations avec la France concernant la décision du Sénégal de mettre fin à la présence militaire française sur son territoire.
Cette mise au point intervient en réaction à des propos tenus le même jour par le président français Emmanuel Macron, lors d’une rencontre avec des diplomates français à Paris.
Le contexte de cette déclaration est marqué par une dynamique de retrait des forces françaises dans plusieurs pays africains. Après le Mali, le Burkina Faso et le Niger, c’est au tour du Tchad, du Sénégal et de la Côte d’Ivoire d’annoncer la fermeture des bases militaires françaises établies sur leur sol.
Emmanuel Macron a, dans ses propos, tenté de justifier ces départs. « Nous avons proposé aux chefs d’État africains de réorganiser notre présence. Comme on est très polis, on leur a laissé la primauté de l’annonce. Ne vous trompez pas, parfois il a fallu pousser. Ce n’est pas parce qu’on est chassés d’Afrique, mais parce que nous nous réorganisons nous-mêmes », a déclaré le chef de l’État français, tout en précisant que, dans plusieurs cas, les dirigeants africains ne souhaitaient pas le départ des forces françaises.
Ces affirmations ont immédiatement suscité une réponse du chef du gouvernement sénégalais. « Je tiens à dire que, dans le cas du Sénégal, cette affirmation est totalement erronée. Aucune discussion ou négociation n’a eu lieu à ce jour, et la décision prise par le Sénégal découle de sa seule volonté, en tant que pays libre, indépendant et souverain », a rétorqué Ousmane Sonko.
Pour rappel, le président sénégalais Bassirou Diomaye Faye avait annoncé le 31 décembre dernier la fin, d’ici 2025, de toute présence militaire étrangère sur le territoire sénégalais. Cette décision s’inscrit dans une volonté de renforcer la souveraineté nationale et de réorganiser les partenariats sécuritaires de manière autonome.
La déclaration d’Emmanuel Macron a également provoqué une réaction vive du gouvernement tchadien. Dans un communiqué publié lundi, N’Djamena a exprimé sa « vive préoccupation » face à des propos jugés « méprisants à l’égard de l’Afrique et des Africains ». Les autorités tchadiennes ont dénoncé une attitude jugée condescendante de la part de l’exécutif français.
Alors que le retrait des forces françaises s’accélère sur le continent, ces échanges tendus illustrent les rapports complexes entre la France et ses anciens partenaires africains.
Article écrit par : Badara Tall
Mis en ligne : 07/01/2025
—
La plateforme NOTRECONTINENT.COM permet à tous de diffuser gratuitement et librement les informations et opinions provenant des citoyens. Les particuliers, associations, ONG ou professionnels peuvent créer un compte et publier leurs articles Cliquez-ici.