En tant qu’étudiant, je pense que les déclarations d’Abdourahmane Diouf, ministre de l’Enseignement supérieur, lors des « Alumni Days 2024 », sont à la fois pertinentes et cruciales pour la situation actuelle des universités publiques. Il a clairement dénoncé les blocages opérés par certains étudiants pour empêcher les nouveaux bacheliers de s’inscrire à l’université, un acte qui me semble non seulement injuste, mais aussi irresponsable.
Je comprends les frustrations des étudiants qui manifestent, c’est évident. Les conditions d’études dans nos universités laissent souvent à désirer, et il est légitime de revendiquer une meilleure qualité d’enseignement et d’infrastructures. Toutefois, il est également important de se rappeler que ce ne sont pas les jeunes bacheliers qui sont responsables de cette situation. Ils n’ont pas créé ces problèmes structurels. Ils ont simplement mérité leur place dans le système universitaire. Il est donc inconcevable de leur interdire d’y accéder sous prétexte de revendications internes.
Le ministre a bien souligné un point essentiel : nos droits de revendication ne doivent pas empiéter sur les droits des autres. Nous avons tous été étudiants, nous avons nous-mêmes dû lutter pour avoir une place à l’université. Mais aujourd’hui, notre rôle en tant qu’étudiants actuels est de soutenir nos frères et sœurs qui arrivent après nous, et non de les freiner. Après tout, qui sait si l’un de ces nouveaux bacheliers ne sera pas celui qui fera avancer notre pays un jour, comme l’a évoqué Abdourahmane Diouf avec des exemples tels que Diomaye, Ousmane Sonko ou même lui-même.
Le ministre n’a pas nié les difficultés auxquelles nous sommes confrontés et il a même reconnu qu’il fallait travailler à améliorer les conditions d’études dans nos universités. Mais il a insisté sur le fait que nous ne devons pas sacrifier l’avenir de toute une génération à cause de nos propres frustrations. Cette solidarité intergénérationnelle dont il parle est, selon moi, essentielle. Si nous pensons à long terme et à l’impact de nos actions sur les autres, nous devrions tous être prêts à faire des compromis pour le bien de la communauté universitaire.
Je crois qu’il est temps d’arrêter de se concentrer uniquement sur nos propres difficultés et de prendre en compte les enjeux de cette situation. L’avenir de nos jeunes frères et sœurs bacheliers ne doit pas être compromis par des actions qui, à court terme, peuvent sembler légitimes, mais qui, à long terme, peuvent avoir des conséquences dévastatrices pour eux et pour notre société. Au lieu de bloquer les inscriptions, pourquoi ne pas investir notre énergie dans le dialogue et la recherche de solutions communes ? C’est ainsi que nous pourrons, ensemble, améliorer notre système d’enseignement supérieur et offrir une véritable chance à tous.
Je soutiens pleinement l’appel du ministre à la paix et à la réconciliation. Nous avons tous un rôle à jouer dans la construction d’un climat de dialogue au sein de nos universités. Ce n’est qu’en unissant nos forces et en pensant à l’avenir que nous pourrons résoudre les problèmes actuels et faire en sorte que chaque génération d’étudiants puisse bénéficier des meilleures conditions possibles pour réussir.
Article opinion écrit par le créateur de contenu : Bachir Ori Drame
Mis en ligne : 09/01/2025
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