Yotam Vilk, un officier du corps blindé israélien, a évoqué l’image d’un adolescent palestinien tué dans la bande de Gaza, un souvenir qu’il dit ne pas pouvoir oublier.
Vilk a expliqué que les instructions étaient de tirer sur toute personne non autorisée dans une zone tampon contrôlée par Israël. Il a témoigné avoir vu au moins 12 personnes tuées, mais la fusillade de l’adolescent reste particulièrement marquante pour lui.
Vilk fait partie de plusieurs soldats israéliens qui ont exprimé leur désaccord avec la conduite de la guerre en cours et refusent de continuer à servir, après avoir vu ou commis des actions qu’ils jugent contraires à leurs principes éthiques.
Environ 200 soldats ont signé une lettre affirmant qu’ils cesseraient de combattre à moins qu’un cessez-le-feu ne soit instauré. Bien que ce nombre soit faible, les soldats insistent sur le fait que d’autres pourraient les rejoindre.
Cette protestation survient à un moment où des pressions internationales se font sentir pour qu’Israël et le Hamas mettent fin aux combats, avec des pourparlers en cours pour un cessez-le-feu.
Des soldats ont décrit des scènes où des Palestiniens étaient tués sans discernement, des maisons détruites et des actes de pillage commis par des membres de l’armée israélienne.
Les accusations de crimes de guerre et de génocide contre Israël, émanant de groupes de défense des droits humains, sont en cours d’investigation. La Cour internationale de justice et la Cour pénale internationale enquêtent sur ces allégations. Israël rejette ces accusations et affirme qu’il fait tout son possible pour minimiser les pertes civiles, bien que les organisations de défense des droits humains jugent les enquêtes internes insuffisantes.
Les soldats israéliens qui ont refusé de servir font face à des conséquences, mais jusqu’à présent, aucun des signataires de la lettre n’a été emprisonné. Certains d’entre eux, comme Yuval Green, un médecin militaire, ont décrit des actes qu’ils considèrent comme injustifiables, tels que la destruction de maisons sans menace. Green a quitté son unité après avoir été témoin de ce qu’il considérait comme des actes inutiles et vindicatifs.
Le groupe « Soldats pour les otages » cherche à élargir ce mouvement de refus de servir. Bien que ce mouvement soit critiqué par certains soldats qui soutiennent les actions militaires, d’autres estiment qu’il est important de dénoncer ce qu’ils considèrent comme des injustices.
Les soldats qui témoignent de leur souffrance psychologique et de leur conflit moral soulignent qu’ils luttent avec des sentiments de culpabilité. Des spécialistes de la thérapie des traumatismes signalent que ces soldats souffrent de « blessures morales », notamment des flashbacks et des sentiments de honte. Plusieurs d’entre eux expriment des regrets concernant leurs actions, notamment la destruction de bâtiments, et souhaitent changer de comportement face à ce qu’ils jugent être des violations des droits humains.
Article écrit par : Mariama Ka
Mis en ligne : 14/01/2025
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