La Banque nationale de développement économique (Bnde) a récemment saisi la justice pour faux, usage de faux et escroquerie dans une affaire retentissante impliquant des prêts d’un montant total de 3 milliards de francs CFA. Selon des informations, le procureur de Kaolack a ordonné une enquête menée par la Brigade de recherches locale.
Au cœur de cette affaire, la société Vital Sa, bénéficiaire des prêts, avait mis en garantie trois terrains évalués à 4 milliards de francs CFA par un expert. Toutefois, la sincérité de cette expertise est désormais mise en doute. Les sociétés Sci Blueprint et Zenyl Sénégal, agissant en tant que cautions hypothécaires, sont également mises en cause.
Selon les documents consultés, la créance est matérialisée par une série de conventions d’ouverture de crédit établies entre 2017 et 2021 devant l’étude de Maître Mamadou Ndiaye, notaire à Kaolack. Ces conventions, au nombre de six, ont permis à Vital Sa de bénéficier des fonds contre des garanties qui se révèlent aujourd’hui sujettes à controverse.
Pour recouvrer la dette, la Bnde a enclenché une procédure de vente par expropriation forcée des terrains. Cependant, une contre-expertise mandatée par la banque et confiée à Maître El Hadji Fallou Touré a révélé des écarts spectaculaires entre les estimations initiales et la réalité.
Ainsi, pour le terrain référencé sous le Tf nº8055/KI, évalué initialement à 768 millions de francs CFA, la contre-expertise a fixé une valeur réelle de 88 millions, soit un écart de plus de 680 millions. De même, le lot nº652/B2, estimé à 750 millions, s’est vu réévalué à 175 millions, tandis que le dernier terrain, évalué à plus de 2 milliards, ne vaudrait en réalité que 300 millions.
La Bnde ne cache pas son indignation face à ce qu’elle considère comme une manœuvre frauduleuse. « En l’espèce, il est constant que les experts ayant procédé à la première expertise ont surévalué les immeubles adjugés à la banque », souligne la plainte. Une simple comparaison des rapports d’expertise suffit, selon le créancier, à démontrer des délits de faux, usage de faux et escroquerie.
Avec ces éléments accablants, la Bnde a intensifié ses démarches judiciaires. Après une mise en demeure et plusieurs notifications adressées aux parties impliquées, l’affaire est désormais entre les mains de la justice. L’objectif est clair : faire la lumière sur ces pratiques et recouvrer les sommes dues.
Article écrit par : Sophie Diop
Mis en ligne : 15/01/2025
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