Le rapport de la Cellule nationale de traitement des informations financières (CENTIF), à l’origine de l’ouverture d’une information judiciaire par le parquet financier, continue de révéler des zones d’ombre troublantes.
Parmi les Déclarations d’opérations suspectes (DOS) mentionnées, la huitième intrigue particulièrement par son ampleur et sa complexité.
Selon un document consulté par l’un de nos confrères, cette déclaration, datée du 23 novembre 2021, met en lumière quatre virements effectués par l’État du Sénégal entre février et août 2021. Ces transferts, totalisant 29,83 milliards de francs CFA, ont été réalisés au profit de la société Groupe immobilier suisse (GIS) via la banque Ecobank.
Cependant, ce ne sont pas les montants qui interpellent les enquêteurs, mais plutôt leur utilisation. Contrairement à ce que l’on pourrait attendre, les fonds n’auraient pas été directement exploités par GIS pour des projets ou activités spécifiques. Au lieu de cela, ces sommes colossales auraient simplement transité par le compte de l’entreprise avant d’être redirigées vers divers bénéficiaires.
Ces redistributions ont pris plusieurs formes : virements bancaires, chèques encaissés et même des paiements en espèces. Une configuration qui, selon les experts de la CENTIF, alimente les soupçons de manœuvres financières peu transparentes.
Les bénéficiaires finaux de ces transactions ne passent pas inaperçus. Parmi eux figurent des personnalités et entités bien connues, notamment Serigne Khadim Niang, les cabinets d’avocats SCP Tounkara et Associés et SCP Diop et Diop, ainsi que la société Calypso.
Le rapport souligne une anomalie majeure : aucun lien apparent n’existe entre GIS et ces bénéficiaires, ce qui pose de sérieuses questions sur la nature de ces transferts. Pourquoi ces fonds publics ont-ils suivi un tel circuit ? Et pour quelle finalité ?
Article écrit par : Mariama Ba
Mis en ligne : 15/01/2025
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