En tant que Congolais, je ne peux m’empêcher de ressentir une profonde tristesse et une frustration face à l’escalade des combats entre notre armée et les rebelles du M23 dans l’est du pays. Ces conflits ont atteint un niveau de violence qui, pour beaucoup d’entre nous, semble être devenu la norme dans une région déjà meurtrie.
Le week-end dernier, l’armée congolaise a annoncé avoir repris plusieurs localités clés, notamment dans le Sud-Kivu et le Nord-Kivu. Si cela peut sembler être une victoire, la réalité sur le terrain pour les civils est tout autre. Les populations continuent de souffrir, les violences persistent, et il semble que la sécurité reste une promesse non tenue.
Ngungu, cette ville stratégique dans le territoire de Masisi, récemment reprise des mains des rebelles, est un exemple frappant de cette situation. Un habitant qui a survécu à l’exode a exprimé son désespoir après le retour, rappelant que la reprise ne signifiait pas la fin des souffrances pour les civils. Comment pourrait-il en être autrement quand les combats laissent derrière eux des milliers de vies brisées, des familles séparées et des espoirs anéantis ? La sécurité reste insuffisante et l’instabilité continue d’empoisonner le quotidien des Congolais. Tant que cette guerre ne sera pas véritablement résolue, nos vies seront en sursis.
Le porte-parole de l’armée, Guillaume Ndjike Kaiko, a affirmé que l’armée congolaise avait légitimement le droit de réagir face aux attaques, en particulier contre les forces rwandaises qui soutiendraient les rebelles du M23. Mais les droits de l’armée congolaise à défendre son territoire ne peuvent effacer la souffrance des populations civiles prises en otages entre les deux camps. Le cessez-le-feu, bien qu’en place, semble de plus en plus une formalité, alors que les rebelles continuent de contrôler des zones stratégiques, rendant toute tentative de pacification fragile.
Le M23, pour sa part, n’est pas simplement un groupe armé. C’est une organisation qui, au fil des années, a su capitaliser sur l’instabilité de la région pour étendre son influence. Bien que l’armée congolaise semble avoir fait des progrès dans certaines zones, la réalité est que les rebelles restent puissants et actifs, et la sécurité reste illusoire pour des milliers de Congolais. Après plus de dix ans d’instabilité, le M23 reste une menace qui se régénère sans cesse, avec des soutiens extérieurs qui compliquent davantage la situation.
Article opinion écrit par le créateur de contenu : Pascal Olomidé
Mis en ligne : 15/01/2025
—
La plateforme NOTRECONTINENT.COM permet à tous de diffuser gratuitement et librement les informations et opinions provenant des citoyens. Les particuliers, associations, ONG ou professionnels peuvent créer un compte et publier leurs articles Cliquez-ici.
