Le conflit qui secoue l’est de la République démocratique du Congo (RDC) s’intensifie, plongeant Goma dans une confusion totale. L’absence d’informations fiables rend la situation encore plus complexe, chaque camp, congolais et rwandais, accusant l’autre de provoquer l’escalade des violences.
Selon The New Times à Kigali, les rebelles du M23 affirment avoir pris le contrôle de Goma, réclamant des négociations directes avec Kinshasa, ce que le gouvernement congolais refuse catégoriquement, qualifiant le groupe de mouvement terroriste. Pendant ce temps, le quotidien rwandais dénonce une coalition des Forces armées de la RDC (FARDC) avec des milices locales, des mercenaires européens et des forces internationales, aggravant les tensions dans la région.
Côté congolais, les récits divergent. Actualité CD rapporte que les FARDC, appuyées par les milices Wazalendo, maintiennent encore certaines positions dans la ville. Mais des tirs sporadiques et une détérioration des conditions de vie, coupures d’électricité, d’eau et d’Internet, plongent Goma dans l’obscurité, laissant les habitants dans un désarroi profond.
Une crise humanitaire alarmante
Le site Afrikarabia confirme que si le M23 est entré dans Goma, la ville reste contestée. Les populations, prises au piège entre les combats, fuient par milliers vers des camps de déplacés déjà saturés. On estime désormais à un million le nombre de personnes vivant dans des conditions dramatiques.
Le blocage diplomatique
Alors que la situation empire, les solutions diplomatiques semblent au point mort. Le Monde Afrique rappelle que les tentatives de médiation, notamment sous l’égide de l’Angola, n’ont pas abouti. La communauté internationale, divisée et hésitante, a oscillé entre désintérêt et prudence face à un Rwanda stratégiquement influent.
Pour Ledjely, en Guinée, « l’escalade semble inévitable ». Les sommets de l’Union africaine et les initiatives régionales, comme le processus de Luanda, apparaissent impuissants à apaiser cette crise, vieille de plus de 30 ans, qui sacrifie encore les populations locales.
Des mercenaires en fuite
Dans ce chaos, Jeune Afrique met en lumière le rôle controversé des mercenaires opérant aux côtés des FARDC. Les sociétés privées comme Congo Protection et Agemira, qui comptent parmi leurs rangs des étrangers, notamment des Français, seraient en train de battre en retraite, certains rejoignant les bases de la MONUSCO. Kigali les qualifie de « mercenaires », alimentant encore les tensions.
Un avenir sombre pour Goma
Entre affrontements armés, paralysie diplomatique et crise humanitaire, Goma reste au bord du gouffre. Les habitants, pris au piège d’un conflit qui dépasse leurs frontières, attendent des réponses qu’aucun acteur, local ou international, ne semble en mesure de leur offrir.
Article écrit par : Jean Lazare Ndiaye.
Mis en ligne : 28/01/2025
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