Les images de jeunes massés devant les tribunaux et les Bureaux d’accueil, d’orientation et de suivi (BAOS) dans l’espoir de décrocher un visa pour l’Espagne, dans le cadre de la migration circulaire, font la une des quotidiens parus mardi à NotreContinent. Ces scènes, largement relayées sur les réseaux sociaux, témoignent d’une situation préoccupante.
« Les images du désespoir », titre le quotidien EnQuête. « Cela a fait le tour de la toile depuis la fin de la semaine dernière. Des hordes de jeunes qui prennent d’assaut les tribunaux et BAOS à la quête du sésame pour une hypothétique place dans la cohorte de jeunes devant rallier l’Espagne en tant que travailleurs saisonniers. »
Selon le journal, l’appel à candidatures lancé par le ministère chargé des Sénégalais de l’extérieur pour recruter 250 ouvriers agricoles a provoqué une ruée sans précédent. « Diplômés ou non-diplômés, tous n’ont qu’un seul rêve : regagner l’Espagne, quels que soient le moyen et le boulot », précise EnQuête.
Dans la même veine, L’Observateur évoque « La jeunesse à l’appel des champs du désespoir ». Le journal met en lumière le programme pilote de migration circulaire, censé offrir des emplois saisonniers dans l’agriculture en Espagne. « Des milliers de jeunes ont envahi les tribunaux pour obtenir des casiers judiciaires et compléter leur dossier. L’occasion semble être saisie par beaucoup de Sénégalais », écrit le quotidien.
Le Quotidien, pour sa part, titre : « L’énergie du désespoir ! ». Le journal rapporte que, de Kolda à Ziguinchor en passant par Dakar, des milliers de jeunes se pressent dans les BAOS et les palais de justice, dans l’espoir d’un avenir meilleur hors des frontières. « Les candidats à cette émigration circulaire entre le Sénégal et l’Espagne espèrent provoquer la chance loin de leur pays », constate le journal.
Les Echos soulignent, pour leur part, les tensions observées sur le terrain. « Des scènes de bousculades et de tensions ont été enregistrées dans certains BAOS. Parmi les candidats, on compte des femmes et même des étudiants », écrit la publication.
Cette situation suscite de nombreuses critiques, notamment celles de Boubacar Sèye, président de l’ONG Horizons sans Frontières. « Ce qui se passe, c’est une honte pour le Sénégal et pour toute l’Afrique. Ces images nous interpellent tous. Elles ne sont pas bonnes pour le Sénégal », déclare-t-il dans les colonnes de L’Info.
Des figures politiques se sont également exprimées sur cette ruée vers la migration. Abdou Mbow, député de l’opposition, y voit « un aveu d’échec et d’impuissance » du régime en place. De son côté, L’As relève une contradiction flagrante entre cette initiative et la politique souverainiste prônée par les nouvelles autorités.
« Le Sénégal semble entrer dans une nouvelle ère avec le tandem Diomaye-Sonko, qui prône une souveraineté renforcée. Mais entre ce désir de s’affranchir et les accords avec l’Espagne et le Qatar, le décalage est manifeste », écrit le journal, titrant ironiquement en Une : « Ci-gît le souverainisme ».
Article écrit par : Maimouna Ngaido
Mis en ligne : 28/01/2025
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