Donald Trump ravive les tensions : Trêve fragile à Gaza - Notre Continent
> NOTRE CONTINENT > - International | Par Eva | Publié le 30/01/2025 07:01:30

Donald Trump ravive les tensions : Trêve fragile à Gaza

En pleine trêve à Gaza, Donald Trump relance un projet qui divise et choque : déplacer les Gazaouis vers l’Égypte et la Jordanie. Une initiative qui suscite des réactions virulentes à travers le monde arabe et en Occident, avec des critiques venant même de certains alliés traditionnels des États-Unis.

Mercredi 29 janvier, cette proposition est venue alourdir un climat déjà tendu, alors que Gaza, assiégée par Israël, compte encore 2,4 millions d’habitants, beaucoup déplacés par le conflit. Le président américain a suggéré, le samedi précédent, que ces habitants soient transférés en Jordanie et en Égypte, arguant que cela permettrait de « faire le ménage » dans l’enclave palestinienne. Il a évoqué les dirigeants arabes comme partenaires de cette solution, citant explicitement le roi Abdallah II de Jordanie et le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi.

« J’espère qu’ils prendront [des Gazaouis]. Nous les avons beaucoup aidés, je suis sûr qu’il nous aidera », a déclaré Trump à propos d’al-Sissi. De son côté, le président jordanien a réaffirmé sa position, soulignant que les Palestiniens doivent rester « sur leurs terres », un refus catégorique du déplacement forcé.

Cette proposition intervient au moment où le cessez-le-feu, négocié après plus de 15 mois de guerre entre Israël et le Hamas, est toujours fragile. Le 19 janvier, un cessez-le-feu en trois phases a été mis en place, avec de nouvelles négociations prévues dès lundi prochain.

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Une diversion diplomatique ? Bien que plusieurs experts considèrent cette proposition comme une simple diversion de la part de Trump, d’autres soulignent les risques de pressions diplomatiques accrues, notamment sur l’Égypte et la Jordanie, alliés des États-Unis. Hugh Lovatt, analyste politique au Conseil européen pour les relations internationales, évoque un « détournement de l’attention » des véritables efforts pour un cessez-le-feu durable. Mais il n’exclut pas des pressions supplémentaires de la part des États-Unis.

Malgré l’intensification des discussions sur le retrait des États-Unis d’Afghanistan et le rôle de Trump dans le dossier israélo-palestinien, son plan reste largement rejeté par les pays arabes. Le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi et le roi Abdallah II ont fermement refusé toute idée de déplacement forcé des Palestiniens. « L’expulsion des Palestiniens de leur terre est une injustice à laquelle nous ne prendrons pas part », a insisté al-Sissi.

Impact sur la résistance palestinienne Ce projet de Trump est perçu comme une menace existentielle pour les Palestiniens. Selon certains experts, cette initiative pourrait renforcer la position du Hamas, qui pourrait se présenter comme le seul à défendre les intérêts palestiniens face à un processus de « déracinement ». Le groupe, bien que critiqué pour ses liens avec des pratiques violentes, a vu son soutien populaire augmenter, notamment après sa gestion du cessez-le-feu et la remise de prisonniers israéliens.

D’autres analystes craignent que la proposition de Trump ne mette en péril les initiatives de paix en cours, en particulier les efforts saoudiens pour promouvoir une solution à deux États. Les relations entre les États-Unis et l’Arabie saoudite pourraient en souffrir, d’autant plus que Riyad a lié son soutien à Israël à la création d’un État palestinien viable.

Réactions internationales : l’Europe s’inquiète L’Europe a également exprimé ses préoccupations. Les ministères des Affaires étrangères français et allemand ont qualifié cette proposition d' »inacceptable », tout en réaffirmant leur soutien à la souveraineté palestinienne. De son côté, l’Espagne a soutenu fermement la position selon laquelle les Gazaouis doivent rester à Gaza, pointant le risque de déstabilisation régionale.

Alors que la reconstruction de Gaza est déjà marquée par des destructions massives, des centaines de milliers de déplacés ont commencé à revenir, déterminés à reconstruire. « Donald Trump sous-estime l’attachement des gens à leur terre, et même avec une offre sur la table, la majorité des Palestiniens n’abandonneraient pas Gaza », conclut Hugh Lovatt.

Au-delà des déclarations et des projets controversés, cette nouvelle initiative de Trump soulève une question cruciale : le soutien à la stabilité au Moyen-Orient passe-t-il par la création de conditions favorables à un avenir où les Gazaouis seraient prêts à quitter leur terre natale ?

Article écrit par : Aminata Gueye.
Mis en ligne : 30/01/2025

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Valérie
La proposition de Donald Trump de déplacer les Gazaouis vers l'Égypte et la Jordanie choque et divise, soulignant des tensions géopolitiques complexes et un rejet massif de cette initiative sur la scène internationale.
Le 2025-01-31 11:38:15

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Valérie
La proposition de Donald Trump de déplacer les Gazaouis vers l'Égypte et la Jordanie choque et divise, soulignant des tensions géopolitiques complexes et un rejet massif de cette initiative sur la scène internationale.
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