Le tribunal de Cotonou a rendu son verdict jeudi, en condamnant deux hommes proches du président béninois Patrice Talon à 20 ans de prison, après leur arrestation en 2023 pour avoir été accusés de préparer un coup d’État.
Olivier Boko, homme d’affaires influent et ami de longue date du président, ainsi qu’Oswald Homeky, ancien ministre des Sports, ont été reconnus coupables de « complot contre la sûreté de l’État » et de « corruption d’agent public ».
Les deux accusés avaient été interpellés en septembre dernier après des accusations selon lesquelles ils auraient tenté de renverser le gouvernement en corrompant des membres des forces de sécurité. Plus précisément, Homeky a été arrêté alors qu’il remettait six sacs d’argent au colonel Djimon Dieudonné Tevoedjre, chef de la garde présidentielle, dans l’objectif de faciliter la mise en œuvre de leur projet de coup d’État.
Le procureur spécial du tribunal, Elonm Mario Metonou, a précisé que Homeky avait été en contact avec le colonel Tevoedjre dès le mois de septembre pour organiser la rébellion. Quant à Boko, souvent décrit comme le « bras droit » du président Talon, il a été considéré comme l’instigateur de la tentative de renversement et a été arrêté séparément. Il nourrissait des ambitions présidentielles pour l’élection de 2026.
Un troisième accusé, Rock Nieri, beau-frère de Boko, a été condamné par contumace en raison de sa fuite.
Cette affaire intervient dans un contexte politique tendu. Depuis son accession à la présidence en 2016, Patrice Talon a été accusé par l’opposition et des défenseurs des droits de l’homme d’utiliser le système judiciaire pour affaiblir ses opposants et de réformer les lois électorales pour renforcer son pouvoir.
En dépit de ces critiques, Talon a réaffirmé sa promesse de ne pas briguer un troisième mandat en 2026, conformément à la Constitution qui limite le nombre de mandats présidentiels à deux.
Les avocats des accusés ont boycotté la séance, protestant contre la composition de la cour, ce qui a contribué à l’absence de représentation légale lors du verdict. En plus des peines de prison, les trois hommes ont été condamnés à verser 60 milliards de francs CFA (soit environ 95 millions de dollars) en dommages et intérêts à l’État béninois, et à des amendes individuelles de 4,5 milliards de francs CFA (environ 6,8 millions de dollars) chacun.
Article écrit par : Amadou Diop
Mis en ligne : 31/01/2025
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