Dans le paysage politique sénégalais, certains partis choisissent de ne pas participer aux élections, soit par protestation, soit par manque de soutien populaire. Si leur absence semble d’abord permettre une stabilité apparente en évitant une trop grande fragmentation du champ politique, elle pose également des questions sur la pertinence de leur existence dans un système démocratique. Ces partis, qui se contentent souvent d’une posture d’opposition sans engagement réel dans les processus électoraux, peuvent devenir des éléments encombrants, contribuant peu à la dynamique démocratique.
Le boycott des élections par certains partis politiques, qu’il soit lié à des accusations de fraude ou à des désaccords sur les conditions de transparence, a pour conséquence de réduire la diversité des options proposées aux électeurs. En refusant de participer aux scrutins, ces partis se privent de l’opportunité de faire entendre leurs voix et d’influencer les politiques publiques. Leur rôle se limite ainsi à une forme de protestation symbolique plutôt qu’à une action politique concrète qui pourrait nourrir le débat public et renforcer la démocratie.
Par ailleurs, la présence de ces partis non-participatifs engendre une confusion dans le paysage politique. Bien qu’ils revendiquent une légitimité en raison de leurs idéologies ou de leur base militante, leur inactivité électorale les rend souvent incapables de structurer des propositions viables pour le pays. À long terme, leur maintien sur la scène politique sans véritable implication dans les élections pourrait diluer l’impact de la démocratie, qui repose sur une compétition saine entre des partis actifs et engagés. Ce phénomène peut ainsi accentuer la domination des partis traditionnels qui participent régulièrement aux élections et qui sont souvent perçus comme les seuls capables de gouverner.
Les partis qui ne participent pas activement aux élections risquent également de voir leur influence se réduire, car ils ne parviennent pas à mobiliser les électeurs autour de leurs projets. En s’abstenant de participer, ces partis se privent de la possibilité d’élargir leur base et de démontrer leur capacité à proposer une alternative crédible. Leur absence des urnes entraîne souvent leur marginalisation, ce qui les conduit à être perçus comme des acteurs secondaires ou, pire, comme des éléments perturbateurs du processus démocratique, sans véritable impact sur la gestion du pays.
La question se pose de savoir si ces partis devraient continuer à exister dans un système démocratique, où l’alternance et la participation électorale sont des valeurs essentielles. Dans un contexte où la compétition politique est au cœur de la gouvernance, un parti qui ne participe pas aux élections perd de sa légitimité et devient une figure encombrante sans réelle utilité pour le développement politique du Sénégal. Dans ce sens, il serait peut-être préférable que ces partis se réorganisent, se réinventent ou disparaissent si leur seul rôle est d’obstruer le champ politique sans offrir de véritable contribution à la société.
Article opinion écrit par la créatrice de contenu : Diouldé Barry Dia.
Mis en ligne : 31/01/2025
—
La plateforme NOTRECONTINENT.COM permet à tous de diffuser gratuitement et librement les informations et opinions provenant des citoyens. Les particuliers, associations, ONG ou professionnels peuvent créer un compte et publier leurs articles Cliquez-ici.