La protection des mineurs dans le système judiciaire est une question essentielle qui touche à la fois les droits des enfants victimes et la gestion des jeunes délinquants. Lorsque des enfants sont victimes de maltraitance, d’abus ou sont pris dans des conflits familiaux, la justice doit intervenir de manière efficace pour assurer leur sécurité et leur bien-être. La loi sénégalaise, comme beaucoup d’autres, reconnaît que les mineurs sont vulnérables et doivent être protégés de tout préjudice.
Cela implique une prise en charge appropriée, que ce soit à travers des enquêtes, des mesures d’assistance sociale ou des décisions de placement en dehors du milieu familial dangereux. Dans ces situations, l’intérêt supérieur de l’enfant doit primer, et il est crucial que le système judiciaire garantisse un environnement où l’enfant puisse être entendu et protégé.
En revanche, la question devient plus complexe lorsqu’il s’agit de mineurs délinquants. Le système judiciaire sénégalais, tout en protégeant les droits des enfants victimes, se trouve parfois confronté à un dilemme lorsque les mêmes enfants sont impliqués dans des actes criminels. Si la maltraitance et les conflits familiaux peuvent expliquer, en partie, les comportements délinquants, cela ne signifie pas pour autant que ces actes doivent être excusés.
C’est légitime de se demander si un mineur qui commet des actes criminels graves doit bénéficier de la même indulgence que les autres enfants. Certaines voix affirment qu’un mineur délinquant, même jeune, doit répondre de ses actes et être puni de manière adéquate. Pour ces défenseurs de la répression, j’affirme que les jeunes criminels doivent être enfermés, afin de protéger la société et de donner un message clair : la délinquance, peu importe l’âge, ne peut pas être tolérée.
Cela dit, il ne faut pas tomber dans l’excès. La justice des mineurs ne peut pas se limiter à une répression systématique. Bien qu’il soit essentiel que les jeunes délinquants rendent compte de leurs actes, il est aussi crucial que le système judiciaire leur offre la possibilité de se réinsérer. Punir un mineur sans chercher à comprendre les causes profondes de son comportement risque de le pousser à récidiver.
Dans ce contexte, des alternatives à la prison, comme les travaux d’intérêt général, les programmes éducatifs ou les structures de réhabilitation, sont des réponses plus adaptées. Ces mesures permettent à l’enfant de réfléchir sur ses actes et de se réadapter à la société, en offrant une chance de réinsertion, plutôt que de se limiter à la punition.
Il est évident que certains actes criminels commis par des mineurs, comme les agressions graves, nécessitent des sanctions sévères, mais cela ne doit pas occulter les efforts de réhabilitation. Chaque situation doit être examinée au cas par cas, en tenant compte de la gravité de l’infraction, du contexte dans lequel elle a été commise et des circonstances de la vie du jeune. Ce n’est qu’ainsi que la justice peut équilibrer protection et répression, en garantissant la sécurité des citoyens tout en offrant une chance de rédemption à ceux qui en ont besoin.
La clé réside dans une justice qui sait trouver cet équilibre délicat entre la protection des mineurs vulnérables et la nécessité de réagir fermement face à la délinquance. La société a le droit de se protéger des délinquants, mais elle doit aussi offrir une chance de réhabilitation aux jeunes qui ont commis des erreurs. Si la justice parvient à bien appliquer ces principes, elle pourra non seulement protéger les enfants victimes, mais aussi accompagner les jeunes délinquants dans leur parcours de réinsertion, contribuant ainsi à une société plus juste et plus humaine.
Article opinion écrit par le créateur de contenu : Sadio Mamadou.
Mis en ligne : 31/01/2025
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