Un produit de luxe inaccessible : Huile d'olive au Maroc - Notre Continent
> NOTRE CONTINENT > - Agriculture | Par Eva | Publié le 14/02/2025 04:02:51

Un produit de luxe inaccessible : Huile d'olive au Maroc

L’huile d’olive, produit phare de la cuisine marocaine, est en passe de devenir un luxe. En raison de la sécheresse qui frappe le pays depuis six ans, la production nationale a considérablement chuté, entraînant une flambée des prix. Cette situation impacte directement les ménages marocains, notamment les plus modestes, qui doivent désormais revoir leur consommation.

Alors que le Maroc figure parmi les plus grands consommateurs d’huile d’olive au monde, l’accessibilité de cet aliment essentiel est remise en question.

Les commerçants et les consommateurs constatent avec stupeur cette augmentation vertigineuse. Hicham, épicier à Casablanca, témoigne : « C’est la première fois que l’huile d’olive atteint un tel prix. En quelques années, cela a doublé ! » Désormais, le litre dépasse les 100 dirhams (environ 10 euros), forçant de nombreux Marocains à réduire drastiquement leur consommation. Certains, qui achetaient un litre auparavant, se contentent désormais d’un quart de bouteille. Ce changement révèle l’ampleur de la crise qui frappe les foyers et modifie les habitudes alimentaires.

Face à cette flambée des prix, le gouvernement a tenté de limiter les dégâts en prenant plusieurs mesures. En 2023, les autorités ont restreint l’exportation des olives pour privilégier le marché intérieur. Parallèlement, le Maroc a ouvert son marché aux huiles d’olive étrangères, notamment en provenance du Brésil. Si ces décisions visent à pallier la baisse de la production locale, elles ne suffisent pas à enrayer l’impact économique sur les ménages, qui continuent de subir de plein fouet la hausse des prix.

Cette situation illustre plus largement la vulnérabilité de l’agriculture marocaine face au changement climatique. Selon Badr Zaher, professeur-chercheur en droit des affaires à l’université Hassan II de Casablanca, il est impératif de repenser le modèle agricole du pays. L’agriculture consomme aujourd’hui plus de 80 % des réserves d’eau nationales, un chiffre difficilement soutenable face aux périodes de sécheresse de plus en plus fréquentes. Une réflexion s’impose sur les pratiques agricoles et la gestion des ressources hydriques afin d’assurer une production plus résiliente.

L’augmentation du prix de l’huile d’olive est un signal d’alarme qui met en lumière les défis auxquels le Maroc doit faire face. Au-delà des mesures conjoncturelles, une transformation structurelle du secteur agricole semble indispensable pour garantir la souveraineté alimentaire du pays. À défaut, les produits autrefois essentiels du quotidien risquent de devenir des privilèges réservés à une minorité.

Article opinion écrit par le créateur de contenu : Elhadji Ndiaye.
Mis en ligne : 14/02/2025

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