La dégradation de la note souveraine du Sénégal par Moody’s est un signal d’alarme qui ne peut être ignoré. En passant de B1 à B3, le pays voit sa crédibilité financière se détériorer, conséquence directe des révélations accablantes sur la gestion passée des comptes publics.
Le rapport de la Cour des comptes, validant l’audit de l’Inspection générale des finances, met en évidence un endettement bien plus important que celui officiellement annoncé sous l’ancien régime. Ce constat impose une prise de conscience nationale et une réponse forte des autorités actuelles.
Face à cette situation critique, des réformes structurelles profondes s’imposent. Comme le souligne l’économiste Dr El Hadji Malick Pouye, il est impératif d’engager des mesures audacieuses pour restaurer la viabilité budgétaire et redonner confiance aux investisseurs. L’emploi et l’attractivité économique doivent être placés au cœur des priorités, car sans un cadre économique stable et prévisible, le pays risque de sombrer davantage dans une crise financière aux conséquences sociales désastreuses.
Toutefois, ces réformes ne peuvent se limiter à des ajustements techniques. Elles doivent s’accompagner d’une volonté politique ferme et d’une rupture avec les pratiques du passé. La transparence budgétaire, le renforcement des mécanismes de contrôle et une gestion plus rigoureuse des ressources publiques sont autant de leviers indispensables pour rétablir la confiance. L’État doit également veiller à ce que les efforts consentis ne pèsent pas uniquement sur les citoyens, mais qu’ils impliquent aussi une meilleure répartition des charges et une gestion efficace des dépenses publiques.
Mais le défi est aussi temporel : agir trop tard signifierait subir encore plus durement les effets de cette dégradation. L’urgence de la situation exige des décisions rapides, mais réfléchies, qui ne se contentent pas de répondre aux exigences des agences de notation, mais qui visent un redressement durable. Il ne s’agit pas seulement d’améliorer un classement, mais bien d’assurer l’avenir économique du pays et de préserver la confiance des Sénégalais.
Au final, cette baisse de notation est un test pour le gouvernement en place. Sa capacité à redresser la situation déterminera non seulement l’évolution de l’économie sénégalaise, mais aussi la perception du pays sur la scène internationale. Plus qu’un simple avertissement, c’est une opportunité de transformation qu’il faut saisir avec détermination et courage.
Article opinion écrit par le créateur de contenu : Mamoudou Diop.
Mis en ligne : 27/02/2025
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