Le 21 février dernier, un drame a secoué la communauté de Keur Maram, un village de la commune de Fandène, dans la région de Thiès. Moussa Diouf, un agriculteur respecté, a été lâchement tué à coups de machette par des éleveurs alors qu’il travaillait dans son champ.
Ce meurtre tragique a mis en lumière la violence grandissante qui sévit entre agriculteurs et éleveurs dans la région, une situation de plus en plus préoccupante pour les autorités locales.
En réponse à cet événement dramatique, Saër Ndao, Gouverneur de la région de Thiès, a convoqué d’urgence un Comité régional de développement (CRD). Cette rencontre, réunissant agriculteurs, éleveurs, autorités administratives et forces de sécurité, avait pour objectif de trouver des solutions durables aux conflits récurrents qui opposent ces deux communautés.
Les chiffres sont alarmants. En 2024, 326 plaintes ont été enregistrées dans la région, réparties sur plusieurs départements : 38 à Mbour, 183 à Thiès, et 105 à Tivaouane. Parmi ces plaintes, seulement 52 ont été résolues à ce jour, dont 8 à Mbour et 44 à Thiès, d’après un rapport de L’Observateur. Ce constat inquiétant met en évidence l’ampleur des tensions entre agriculteurs et éleveurs, tensions qui ne cessent de s’intensifier malgré les tentatives de résolution.
Le Gouverneur Saër Ndao a identifié plusieurs causes profondes de ces conflits. Parmi celles-ci, le non-respect des réglementations sur les pâturages, l’entrée prématurée du bétail dans les champs après la récolte, ainsi que la divagation nocturne des animaux. À ces problèmes s’ajoutent des pratiques criminelles telles que le dépôt illégal d’appâts empoisonnés, souvent utilisés pour se venger des dommages causés par le bétail, ainsi que l’escalade de violence pour résoudre les différends.
La gestion des terres par certains maires n’échappe pas aux critiques. En effet, ces derniers sont accusés de vendre des espaces agricoles sans prévoir d’aires suffisantes pour les éleveurs, ce qui a conduit à des tensions de plus en plus fréquentes entre les deux communautés.
Face à cette situation, Saër Ndao a appelé à un dialogue constructif pour mettre fin aux violences. « Les éleveurs doivent cesser de conduire leurs troupeaux dans les champs des agriculteurs, et ces derniers ne doivent pas se faire justice eux-mêmes. En cas de dommage, il est essentiel que les deux parties dialoguent ou recourent à la justice », a-t-il souligné.
Le Gouverneur a également annoncé des mesures strictes et des sanctions pour dissuader toute nouvelle violence, rappelant que le président de la République avait mis l’accent sur l’éradication du vol de bétail lors de la Journée nationale de l’Élevage, afin de sécuriser davantage ce secteur vital pour l’économie régionale.
Article écrit par : Maimouna Ngaido
Mis en ligne : 28/02/2025
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